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absent des JO, études à la Sorbonne, à l’Insep… 5 choses à savoir sur Alex Lanier, premier Français à remporter un tournoi Super 750

A 19 ans, le Français Alex Lanier a réalisé un exploit majeur dimanche en remportant l’Open du Japon. Une simple passe décisive pour ce prodige du badminton.

Une ascension fulgurante. Alex Lanier, 19 ans et prodige du badminton, est devenu dimanche le premier joueur français à remporter un tournoi Super 750, le deuxième niveau du circuit international. Pour remporter le plus grand titre de sa jeune carrière, le numéro 29 mondial a réalisé un parcours exceptionnel à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, éliminant notamment le numéro 1 mondial en demi-finales samedi avant de battre dimanche le Taïwanais Chou Tien-chen, numéro 10 mondial.

Constamment surclassé depuis qu’il a commencé à jouer au badminton à l’âge de 3 ans, le Normand continue de progresser chez les seniors et ne cache pas son ambition de devenir un jour champion du monde, champion olympique et numéro 1 mondial de la discipline. Voici cinq choses à savoir sur ce prodige du volant français.

Il est originaire de Normandie et se forme à l’Insep

Alex Lanier est né le 26 janvier 2005 à Caen et a grandi à Ranville, en Normandie. Ses parents pratiquaient le badminton en loisir. Alex a commencé le badminton à l’âge de 3 ans au club de Dives-sur-Mer, toujours dans le Calvados, où son frère aîné, Théo, évolue également au niveau national. Dès l’âge de 8 ans, le jeune prodige a commencé à participer à des stages juniors et à des tournois sur le circuit international, se faisant sans cesse surclasser. À 14 ans, il intègre le club de l’ASPTT de Strasbourg pour disputer le Top 12, la première division des interclubs, tout en participant également aux championnats de France seniors. Lors d’un stage en classe de troisième, il découvre l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). « J’étais comme un enfant, c’était un grand waouh ! »il se souvient dans une interview avec Ouest de la France C’est là, dans l’usine à champions du bois de Vincennes, que le jeune homme s’entraîne aujourd’hui et où il a effectué une intense préparation pour les Jeux olympiques.

Il a choisi le badminton pour son côté « fun »

« J’ai commencé à jouer au badminton grâce à mes parents, explique Alex Lanier dans une interview avec son école, Sorbonne Université. Je crois que j’ai choisi ce sport parce que c’est amusant, et quand on est petit, on a aussi besoin de se défouler et de courir. Cela m’a rendu heureuse. » La notion de plaisir est, encore aujourd’hui, indissociable de sa pratique du badminton. Mais cela ne suffit pas à freiner son ambition. « À l’époque, je voyais ça comme un jeu, mais quand j’ai réalisé que je pouvais en vivre, ça a changé de perspective »il continue. Sa mère, Estelle, se souvient dans une interview pour Actu.fr que « Quand il (Alex) a commencé à se produire, il a dit : je serai numéro 1 mondial ». Dès la cinquième année, le jeune homme a commencé à s’entraîner très sérieusement, à raison de 12 à 15 heures de badminton par semaine. Avant le Super 750 au Japon, ses plus grands titres remportés ont été le Super 100 au Canada en 2022 et le Championnat d’Europe junior en 2022 en Serbie.

Alex Lanier en août 2022 sur la plus haute marche du podium aux Championnats d’Europe U19 à Belgrade.
Aleksandar Djorovic / Panoramique

Il n’a pas été sélectionné pour les JO de Paris 2024

L’équipe de France de badminton n’a eu le droit de compter qu’un seul joueur sélectionné pour l’épreuve individuelle aux Jeux olympiques de Paris 2024. C’est le numéro 1 français, Toma Junior Popov, 25 ans, qui a été choisi au détriment de son frère Christo, 22 ans, et d’Alex Lanier, 19 ans. Ce dernier n’a pas non plus été retenu pour le tournoi de double, la paire ayant été formée par les frères Popov. Une déception pour le Normand, qui s’est consolé en redoublant d’efforts pour les prochains tournois. « J’ai travaillé dur physiquement et mentalement,Il est ravi après sa victoire de dimanche. Je n’ai pas aimé cette période. Mais il fallait la traverser pour être prêt pour ce tournoi (le Super 750 au Japon). Et le travail a payé cette semaine. J’étais en bonne forme physique et c’est vraiment important au plus haut niveau. » Il vise désormais Los Angeles 2028.

Il a étudié la physique à la Sorbonne

Alex Lanier est la preuve vivante qu’il est possible de pratiquer le badminton à haut niveau et de poursuivre d’excellentes études universitaires. En parallèle de son sport, le Normand bénéficie d’un partenariat entre l’INSEP et Sorbonne Université pour une licence en sciences formelles (mathématiques, informatique, physique, mécanique). Son emploi du temps est aménagé pour lui permettre de vivre pleinement sa passion. « Habituellement, je me lève vers 8 heures, j’ai des entraînements de 9 heures à 12 heures ou 13 heures, il explique dans une interview sur le site de son école. Ensuite, j’ai deux heures de maths, suivies de mon deuxième exercice. Et j’ai la soirée pour moi ! Quel métier alors ? « Je ne sais pas encore », admet-il. « Pour le moment, je sais juste que j’aime faire ce cursus et étudier cette matière. »

Il est formé par un Lituanien

Au quotidien, Alex Lanier est coaché ​​par Kestutis Navickas, 40 ans, ancien joueur de badminton lituanien. Dans le staff de l’équipe de France depuis 2022, il a participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, où il a été éliminé en huitièmes de finale. Son meilleur résultat est une médaille de bronze aux Jeux européens de Bakou (Azerbaïdjan en 2015). C’est en Lituanie qu’il découvre le talent d’Alex Lanier, qui s’y rend à 15 ans pour disputer – et remporter – les Internationaux de Lituanie à Kaunas en juin 2021. « Dès le premier jour, j’ai réalisé qu’il était quelqu’un qui apprenait très vite et qui était capable de comprendre les informations et de les utiliser rapidement sur le terrain, explique Navickas dans une interview à Ouest France. Les gens disent qu’il est très fort, ceci ou cela. Mais pour moi, sa plus grande force est vraiment son mental. » L’entraîneur lituanien a également salué l’excellente collaboration avec son joueur. « J’ai l’impression que nous avons une relation très étroite et que nous nous comprenons très bien, il explique. Nous nous faisons confiance. Cela nous permet de nous adapter très rapidement lors des réunions. »

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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