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Abdelmadjid Tebboune : les raisons d’une candidature

Au lendemain de sa visite à Tizi-Ouzou, qualifiée de « réussie », Abdelmadjid Tebboune a annoncé officiellement jeudi 11 juillet sa candidature à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre.

Cette candidature prévisible est présentée comme une volonté du président de la République de « parachever ce qui a déjà été initié » et de « déployer des efforts pour conduire l’Algérie à bon port ».

Lors de son entretien médiatique diffusé jeudi soir avec un représentant de la Télévision algérienne, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que son désir de briguer un second mandat intervient en réponse aux demandes de plusieurs partis et organisations politiques et non politiques et de la jeunesse, citant notamment le FLN, le RND, le mouvement El Bina et Al Mostaqbel.

Candidat de la « jeunesse » en 2019, rappelle-t-il, Abdelmadjid Tebboune croit fermement que son bilan, dont il a évoqué de nombreux aspects et qu’il détaillera prochainement, plaide pour la continuité.

« Certes, je n’exagère pas, mais il y a un succès même s’il est partiel. Chaque citoyen reconnaît où nous étions et ce que nous sommes devenus. Il y a même une reconnaissance des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale. Nous avons pris des mesures et remis le pays sur les rails pour répondre aux besoins de la population et pour faire de l’Algérie une puissance économique », a-t-il justifié.

« Tous les signes le montrent et tout ce que nous avons fait est la base. J’ai promis que d’ici fin 2027, le PIB atteindra 400 milliards de dollars par an et cela sous le contrôle de la Banque mondiale, du FMI et de la Banque africaine », a-t-il ajouté.

Comme pour répondre à ceux qui pourraient prétendre que le rythme de développement de l’Algérie était lent, Abdelmadjid Tebboune rappelle que son mandat actuel a été pratiquement réduit de deux ans en raison de la guerre « menée contre le Covid et contre Issaba ».

« Il n’est pas facile de passer d’un régime à un autre. Il y a eu ceux qui s’y sont opposés parce qu’ils étaient privilégiés. J’appelle cela la contre-révolution », explique-t-il.

« Un réduit »

Selon lui, « des résidus et des opportunistes qui se cachent dans l’ombre » existent toujours, rappelant leurs tentatives de créer un climat d’instabilité par des actes de sabotage et d’agression contre des membres de la profession médicale, ainsi que leurs tentatives de provoquer des pénuries. « Ces pratiques n’étaient pas sans compensation », a-t-il déclaré.

« La cinquième colonne mobilisée par des parties étrangères participe à cette même entreprise, plusieurs pays souhaitant l’instabilité de l’Algérie car sa stabilité est synonyme de puissance dans le domaine économique et militaire », soutient-il encore. « C’est ce qui leur fait peur », dit-il.

Dans le même contexte, Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur un ancien ambassadeur de France qu’il n’a pas nommé.

« Regardez ce qu’écrit un ancien ambassadeur qui a une partie de la cinquième colonne sur nous. Il nous souhaite le désastre », a dénoncé Abdelmadjid Tebboune.

« Les Algériens ont compris aujourd’hui que la bataille était réelle et que nous avons fait de grands pas vers la victoire », a assuré Abdelmadjid Tebboune.

« La cinquième colonne »

Autre motif de fierté qu’il met à son actif : le retour de l’Algérie sur la scène internationale.

« La récente participation au G7 a donné la preuve que l’Algérie a retrouvé sa place; sa voix est reconnue et notre force diplomatique est le miroir de la situation intérieure », a-t-il déclaré.

Il n’en demeure pas moins que malgré sa volonté de briguer un second mandat et un bilan jugé positif, Abdelmadjid laisse au peuple le soin de décider s’il le réélit ou non.

« Si le peuple vote pour moi, bienvenue, sinon j’aurai accompli mon devoir et celui qui me succédera continuera la tâche », a-t-il déclaré.

« Ils (les Algériens, ndlr) ont le droit d’accepter ou de refuser. Selon la Constitution, le peuple est souverain », a-t-il déclaré.

Tebboune désavoue le RND

Interrogé, par ailleurs, sur sa « colère » évoquée par les médias après que le RND a déployé un portrait géant de lui à Skikda, Abdelmadjid Tebboune a réitéré son hostilité aux vieilles pratiques d’une époque révolue.

« Je ne vais pas pointer du doigt ceux qui ont fait ça, mais l’ère des cadres et des portraits géants est révolue. Aujourd’hui, c’est l’ère de la persuasion par les programmes. Ils l’ont fait avec de bonnes intentions, certes, mais comme cela me rappelle une époque de triste mémoire, cela rappelle aussi aux gens cette époque. On parle de la nouvelle Algérie et ils veulent maintenir les anciennes pratiques. J’espère que le message a été reçu. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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