La municipalité de Menton demande une nouvelle convention car elle ne souhaite plus assumer près de 80 % du financement de cette école primaire qui compte une centaine d’élèves français et italiens.
Le Figaro Nice
Une nouvelle convention devrait prochainement être signée entre les villes de Menton (Alpes-Maritimes), Vintimille et l’Éducation nationale concernant le cas de l’école française transfrontalière située côté italien, un établissement au statut unique en son genre. « Un accord a été trouvé », a assuré le rectorat de Nice dans un communiqué, voulant ainsi conjurer les craintes de fermeture de cette école primaire qui accueille une centaine d’élèves français et italiens. Du côté de la mairie de Menton, il est plutôt indiqué que des discussions sont toujours en cours pour parvenir à un nouvel accord, qui semble être principalement d’ordre budgétaire.
La municipalité ne souhaite plus financer à hauteur de 80% le fonctionnement et l’entretien de cet établissement scolaire comme c’était le cas jusqu’à présent – soit environ 350.000 euros par an comme le précise le divers maire de droite Yves Juhel – pour une dizaine d’élèves seulement. qui viennent de la ville du citron. Les salaires des six enseignants et des accompagnateurs des élèves handicapés restent toutefois à la charge de l’Éducation nationale.
L’édile demande ainsi la signature d’une nouvelle entente tripartite qui permettrait de mieux répartir les différents coûts. Le précédent, daté de 2012, expire à la fin de cette année scolaire. Flavio Di Muro, l’élu de Vintimille, a expliqué dans la presse italienne qu’il était « disponible » de revoir cet accord, et si possible, trouver une aide financière auprès d’autres organismes et fonds européens pour assurer la pérennité de cette école.
« Envie d’une présence forte »
« L’Éducation nationale a souligné sa volonté d’une présence forte sur ce territoire », a également fait savoir le rectorat de Nice après une réunion la semaine dernière, sans préciser les nouvelles modalités de gestion qui devraient s’appliquer dès la prochaine rentrée scolaire. Le maire Yves Juhel ne s’oppose pas à une nouvelle aide financière à l’établissement, mais qui sera en tout cas inférieure à la précédente. « Il faut parvenir à une répartition équitable, d’autant que les murs ne nous appartiennent pas », glisse-t-il. L’édile confie également qu’il souhaiterait que cet établissement soit à terme considéré comme une école pour les Français de l’étranger, ce qui modifierait ce statut spécifique. « Cela aurait plus de sens. »pense-t-il.
Cette école, proche de la gare multimodale de Vintimille, a été inaugurée en 1961 pour accueillir les élèves issus de familles transfrontalières, notamment celles dont les parents étaient douaniers ou cheminots. Depuis, elle ne cesse de défendre une éducation de qualité et bilingue dont peuvent bénéficier les enfants du CP au CM2.
La volonté du maire de Menton de vouloir revoir ce statut et le montant de cette subvention a quelque peu irrité ses opposants. Trois élus du groupe « Menton avec vous » (proche du Rassemblement national) dénoncés « un choix pitoyable » Et « une décision injuste et pathétique » parce que derrière cette école, ils voient « une symbolique historique forte » de la ville. « Il faut savoir vivre avec son temps », rétorque le premier magistrat. Lors du prochain conseil municipal, ils ont immédiatement prévenu qu’ils demanderaient le maintien de cette même enveloppe.