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« À un moment donné, on n’aura plus le choix, on sera obligé de voyager autrement »

Au bout du Pont de l’Ascension, aller à la pompe pourrait être un mauvais moment pour y aller, en raison de la flambée des prix. Certains automobilistes se résignent même à devoir bientôt se passer de leur voiture. « L’objectif c’est de baisser les impôts, c’est une hérésie », a dénoncé ce dimanche sur RMC Pierre Chasseray, porte-parole de l’association des 40 millions d’automobilistes qui réclame qu’on ne baisse pas le prix du carburant. dépasse plus de 1,50 €.

Journée rouge et noire sur les routes. A la fin du week-end de l’Ascension, la circulation sera très chargée sur tout le territoire. Le Nord et l’Ouest sont classés noirs (Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val-de-Loire, Normandie et Hauts de France). Les vacanciers devront être patients car les trajets seront longs… et chers ! Car le prix à la pompe s’envole à nouveau, et frôle les 2 € voire plus sur les aires d’autoroute.

A tel point que l’association des 40 millions d’automobilistes a lancé il y a un mois une pétition (qui dépasse le million de signatures) pour plafonner le prix du carburant à 1,50 € le litre. « Quand on demande le juste prix aux Français, ils nous répondent pas plus de 1,50 », explique ce dimanche sur RMC Pierre Chasseray, porte-parole de l’association.

Pour les usagers, aller à la pompe peut être une véritable source d’anxiété. RMC est allé à la rencontre des automobilistes dans une station-service de l’A13, près de Rouen. Car sur l’autoroute, les prix sont plus élevés. Selon les chiffres relevés par BFMTV, un litre de SP95-E10 peut être vendu à 2,06 euros entre Paris et Lille, ce qui revient à faire le plein de 23 litres pour 48 euros. C’est 4 euros de plus qu’en ville.

Sur le comptoir, les numéros défilent devant des vacanciers impuissants. Elisabeth et son mari, par exemple. De retour de Deauville, ils essayèrent d’épuiser leur réserve de carburant mais ils ne purent y échapper. « On a mis 50L, on l’a eu pour 100 €. Avant on pouvait facilement en mettre 70, on arrivait à s’en sortir. Ça nous ralentit, on serait parti plus souvent en week-end. On sera plus prudent, on’ Je suis obligé », explique Elisabeth, résignée.

Des sacrifices inimaginables pour René : « On est obligé de voyager, ça devrait être plafonné, ça devrait être indexé sur le coût de la vie », estime-t-il. Et pourtant, pour beaucoup, le plafonnement semble utopique. « Cela n’arrivera jamais. Ça continue d’augmenter, à un moment donné, on n’aura plus le choix, on sera obligé de voyager autrement », déclare fataliste un automobiliste. En train ou en covoiturage quand certains préféreraient même partir en avion vers des destinations abordables, pour ne pas avoir à s’arrêter à la pompe.

« Perturbation écologique »

Faire en sorte que les Français puissent continuer à utiliser leur voiture, c’est justement le souhait de Pierre Chasseray, des 40 millions d’automobilistes, avec la baisse du prix des carburants. « L’objectif est de baisser les impôts », explique ce dernier, visant notamment la TVA et la TICPE. « Notre système est une hérésie (…) Il faut revenir à la raison, la fiscalité est totalement stupide », critique-t-il, espérant que les parlementaires se saisiront du sujet.

Il dénonce notamment une « rupture écologique » et non une transition, réalisée au détriment des ruraux. Dans la France rurale, « si vous n’avez pas de voiture, vous êtes des mots », va-t-il jusqu’à dire. « La voiture électrique n’est pas adaptée à tout le monde et est trop chère », rétorque-t-il à propos de la lutte contre les énergies fossiles.

Léo Manson avec Inès Zeghloul

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Ray Richard

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