A Tours, la municipalité conçoit son école du futur
Les élèves de l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine, à Tours (Indre-et-Loire), ont découvert leur nouvel environnement scolaire lundi 13 mai, au retour des vacances de printemps. A la place des anciens locaux préfabriqués, typiques des constructions des années 1960, un bâtiment lumineux en paille de bois, ouvert sur le quartier via une large allée ombragée et généreusement fleurie.
Dans l’aire de jeux verte, où les arbres les plus anciens ont été sauvés, le bitume a été remplacé par un béton pelucheux de couleur claire, drainant et perméable. Ce matin-là, les élèves jouaient à des jeux dans des cabanes, posées sur des tapis de copeaux de bois.
Pour se protéger des intempéries, les moins téméraires restent cachés sous les larges avant-toits, installés tout autour du bâtiment, qui serviront de parasol lors des journées chaudes. À l’intérieur, de grandes baies vitrées inondent de lumière les salles de classe et les cantines.
Déjà des bénéfices sur le climat scolaire
Les enseignants constatent déjà un changement. sur le climat scolaire », souligne Mélanie Sallé, la directrice de cette école qui compte 95 élèves répartis en 4 classes. « Le mobilier est beaucoup plus adapté à nos élèves, ce qui nous permet d’envisager de nouvelles méthodes pédagogiques. L’insonorisation des classes, des cantines et des salles de motricité change tout. Les étudiants sont eux-mêmes moins bruyants. »
L’été prochain, les enseignants donneront cours en extérieur, sous les arbres, comme le préconise l’Éducation nationale. A l’étage, les étudiants investiront également des espaces qui n’existaient pas dans les anciens préfabriqués. En terrasse, la création d’ateliers de jardinage est prévue. Depuis ce promontoire, chacun peut mesurer le contraste entre la cour arborée et poétique de l’école maternelle et le rectangle asphalté du collège voisin, construit au début des années 1970.
Un plan décennal « Ecoles en transition »
En consacrant 120 millions d’euros sur dix ans à son plan « Ecoles en transition » pour la construction ou la rénovation de 58 écoles municipales, la Ville de Tours conçoit un nouveau modèle de bâtiments scolaires, « écologique, biosourcé et favorisant le bien-être des enseignants et des enfants à l’école », » avance Emmanuel Denis, le maire écologiste de la ville. Fabriqué à partir de paille de bois, plus économe en énergie que ne l’exige la réglementation en vigueur, l’établissement a été inauguré le 30 mai.
« Au-delà de cette dimension, ce bâtiment répond avant tout à un objectif pédagogique, développe Franck Gagnaire, l’adjoint chargé de l’éducation. Avant d’être construite, une école est un lieu où se construit le lien social, l’avenir de nos enfants. Toutes les études montrent que le climat scolaire affecte la capacité d’apprendre. L’enjeu est de donner envie d’aller à l’école pour mieux apprendre. »
Cet investissement de 9,7 millions d’euros – supérieur à la moyenne des projets comparables – a permis de couvrir l’ensemble des besoins exprimés par l’équipe pédagogique, qui dispose de petits dortoirs attenants à chaque classe, de trois espaces périscolaires, d’une bibliothèque, d’une salle de motricité, deux salles mises à disposition des RASED (réseaux spécialisés d’accompagnement des élèves en difficulté), une salle d’hébergement partagée avec l’école primaire voisine, des équipements numériques mobiles et du mobilier adaptables selon les usages pédagogiques.
Un jardin public accessible hors périodes scolaires
Un city stade a été ajouté à ce programme. Principalement destiné aux pratiques scolaires, le matériel sera également accessible aux enfants du quartier le week-end et pendant les vacances. La municipalité réfléchit à ouvrir l’école et la cour de récréation – comme un jardin public – à la population en dehors des périodes scolaires. » C’est notre ambition, annonce le maire. Mais cela pose des problèmes de sécurité, d’assurance et de gestion. L’ouverture et la fermeture nécessitent du personnel. »
Le tout a également été dimensionné pour suivre l’évolution démographique de ce quartier en pleine croissance. A la rentrée prochaine, une cinquième classe accueillant une vingtaine d’élèves supplémentaires devrait ouvrir.