A Téhéran, des dizaines de milliers d’Iraniens se sont rassemblés pour les funérailles de l’ultra-conservateur Ebrahim Raïssi
Des dizaines de milliers d’Iraniens se sont rassemblés tôt mercredi 22 mai, dans le centre de Téhéran, pour rendre un dernier hommage au président iranien Ebrahim Raïssi, décédé dimanche dans le crash de son hélicoptère, a rapporté la télévision d’Etat. Les habitants de Téhéran ont reçu des messages sur leurs téléphones les invitant à « assister aux funérailles du martyr ».
Les foules se rassemblent dans et autour de l’université de Téhéran, où le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, doit diriger les prières lors de la cérémonie d’adieu à Ebrahim Raïssi, décédé à 63 ans, avec sept autres personnes dans l’accident. A la fin de la prière, les cortèges doivent converger vers la place Enghelab, au centre-ville.
Mercredi a été déclaré jour férié, et les autorités ont décrété un deuil de cinq jours dans tout le pays, tout en préparant le processus de remplacement de M. Raïssi, qui préside l’Iran depuis 2021. L’une des tâches du président par intérim, Mohammad Mokhber , 68 ans, se prépare à l’élection présidentielle, qui aura lieu le 28 juin.
Plusieurs pays étrangers, comme la Russie, la Turquie et l’Irak, ont annoncé qu’ils seraient représentés aux funérailles, mais pas au niveau des chefs d’État. Le leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, était présent à la cérémonie, tout comme le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem.
Prévues jusqu’à jeudi, les funérailles ont débuté mardi à Tabriz, la grande ville du nord-ouest près de laquelle l’accident s’est produit. Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont ensuite été transférés dans la ville sainte de Qom, au sud de la capitale, où une foule immense a assisté à la cérémonie. De nombreux et immenses portraits de « martyr » Ebrahim Raïssi ont été suspendus et pendus dans les lieux publics des principales villes. Il sera enterré jeudi à Mashhad (nord-est), sa ville natale.
Les funérailles sont organisées selon la tradition des grands rassemblements qui ont marqué les quarante-cinq premières années de la République islamique, comme celui qui a suivi la mort du général Ghassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
L’ultraconservateur Ebrahim Raïssi était considéré comme l’un des favoris pour succéder à l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans. Durant sa présidence, il a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une montée des tensions avec l’ennemi juré Israël.