à Teahupo’o, le démantèlement de la tour des juges olympiques de surf est achevé
L’installation qui a été utilisée lors des Jeux olympiques de cet été a déclenché une vague de protestations en Polynésie, à partir de 2023.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
Le chapitre est clos. Le démantèlement de la tour des juges de l’épreuve olympique de surf 2024 est achevé, a annoncé samedi 5 octobre à l’AFP le directeur de l’institut chargé de superviser l’opération, un an après la polémique environnementale liée à sa construction.
Le coût de cette tour en aluminium a également suscité la polémique. Il a finalement atteint 4,6 millions d’euros, incluant le câblage sous le sable du lagon ainsi que le montage et le démontage estimés à 250 000 euros pour chaque compétition. « Cette tour peut être utilisée ailleurs, dans l’eau, sur terre ou en montagne, mais des fondations seront nécessaires »a déclaré James Cowan, directeur de l’IJSPF, l’Institut de la Jeunesse et des Sports de Polynésie française. « Les câbles ont été positionnés dans une boîte hermétique non visible, sous l’eau, et laissés en place »il a ajouté.
L’augmentation des coûts de montage et de démontage fragilise cependant l’organisation du Tahiti Pro, étape majeure du circuit mondial de surf, qu’on ne peut juger depuis la plage. « La WSL (World Surf League) ne voudra jamais payer ce prix-là » pour l’utiliser, a estimé Moana David, un surfeur réputé de Teahupo’o qui avait supervisé le montage de la tour. Interrogé, le ministère local des Sports n’a pas souhaité réagir.
Les associations locales de protection de l’environnement ont, de leur côté, déploré, fin 2023, la construction de cette tour en aluminium, plus haute que la précédente tour en bois. La contestation a atteint son paroxysme en décembre, avec la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux : un militant avait filmé une barge de chantier cassant accidentellement des blocs de corail. Une pétition contre la nouvelle tour avait obtenu plus de 250 000 signatures et le soutien de grands noms du surf.
Le président polynésien Moetai Brotherson avait même envisagé de délocaliser l’événement sur une autre vague. Il s’est alors engagé à réduire la taille et le poids de la tour et à faire superviser le site par des personnalités locales du surf. Le bâtiment a finalement pu être érigé sans incident début 2024 et utilisé en mai pour l’une des étapes du circuit mondial, le Shiseido Tahiti Pro, puis pour les JO. Le titre olympique obtenu en août par le Français Kauli Vaast, originaire de Tahiti, et la médaille de bronze décrochée par sa compatriote Johanne Defay avaient fini d’éclipser la colère des Polynésiens mobilisés contre la tour.