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A Taïwan, le nouveau président, Lai Ching-te, appelle la Chine à « cesser ses intimidations »

Le nouveau président taïwanais Lai Ching-te salue la foule lors de sa cérémonie d'investiture à Taipei le 19 mai 2024.

Le nouveau président de Taiwan, Lai Ching-te, a exhorté la Chine à « cesser ses intimidations politiques et militaires » dans son discours d’investiture du lundi 20 mai, et a remercié les Taïwanais d’avoir résisté à l’influence « forces externes ». « L’ère glorieuse de la démocratie taïwanaise est arrivée »» a-t-il également proclamé.

Lai Ching-te succède à Tsai Ing-wen dont les huit années de mandat ont été marquées par une dégradation des relations avec Pékin. M. Lai a prêté serment au palais présidentiel de Taipei, selon les images d’un pool vidéo officiel, tout comme le nouveau vice-président, Hsiao Bi-khim.

Issu du Parti démocratique progressiste (DPP), le même mouvement que son prédécesseur, M. Lai s’est décrit dans le passé comme un « architecte pragmatique de l’indépendance de Taiwan ». Il a depuis adouci son discours, défendant le maintien de  » statu quo «  dans le détroit de Taiwan et affirme désormais qu’un processus d’indépendance n’est pas nécessaire car l’île a de facto ce statut, selon lui.

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Son franc-parler et sa posture lui ont attiré l’ire de Pékin, qui l’a décrit comme « dangereux séparatiste » conduire Taiwan sur la voie « de guerre et de déclin ». M. Lai a tenté de rouvrir le dialogue avec la Chine, que Pékin a rompu en 2016, mais les experts estiment qu’il risque d’être repoussé.

Son nom bloqué sur le réseau social chinois Weibo

Le réseau social Weibo, l’équivalent chinois de la plateforme X, a bloqué lundi le hashtag du nom du nouveau président taïwanais, a constaté lundi l’AFP. « Conformément aux lois, réglementations et politiques applicables, le contenu de ce sujet ne peut pas être publié »indique laconiquement Weibo sur son site lorsqu’une recherche est effectuée avec le hashtag « Lai Ching-te ». Le hashtag du nom de son prédécesseur, Tsai Ing-wen, a également été bloqué.

Parmi les 51 délégations internationales invitées (dont les États-Unis, le Japon et le Canada), huit chefs d’État ont été invités à manifester leur soutien à la démocratie taïwanaise. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a félicité dimanche soir Lai Ching-te, dont l’investiture est, selon lui, le signe d’un « Un système démocratique résilient ».

M. Blinken a déclaré dans un communiqué qu’il espérait que Taipei et Washington pourraient renforcer leurs relations et maintenir leurs relations. « paix et stabilité » dans la région du détroit de Taiwan. « Nous félicitons également le peuple de Taiwan pour avoir une fois de plus démontré la force de son système démocratique robuste et résilient »a ajouté le secrétaire d’État.

Malgré le soutien des États-Unis, Taiwan souffre d’un manque de reconnaissance diplomatique, ne comptant que 12 alliés sur la scène internationale. L’île possède cependant ses propres institutions, une armée et sa monnaie : le nouveau dollar taïwanais.

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La majorité des 23 millions d’habitants croient également avoir leur propre identité taïwanaise, distincte de la Chine.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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