(AOF) – Société Générale (-14,26% à 20,535 euros) a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 la semaine dernière. La banque a dévoilé jeudi des résultats meilleurs que prévu mais a été pénalisée par les difficultés de son activité de banque de détail en France. Non seulement ses performances ont été décevantes, mais la banque de La Défense a réduit son objectif de marge nette d’intérêt pour cette année. Au deuxième trimestre, la banque française a enregistré un bénéfice net part du groupe de 1,1 milliard d’euros, en hausse de 24%.
Il est supérieur au consensus de 973 millions d’euros. Le coût du risque a été multiplié par 2,3 à 387 millions d’euros. Les revenus ont progressé de 6,3% à 6,7 milliards d’euros, portés par la bonne tenue des activités de banque de marché et de transaction.
Jefferies explique cette performance meilleure que prévu par les bons résultats de la banque de financement et d’investissement, qui a enregistré des revenus 10% supérieurs aux prévisions (tant pour le courtage en obligations qu’en actions) et une maîtrise rigoureuse des coûts.
Les revenus des métiers actions – une franchise historique de la banque – ont progressé de 24% à 989 millions d’euros, soutenus « par des volumes élevés dans un environnement porteur ». Les métiers taux et change ont enregistré une hausse de 3% à 571 millions d’euros « dans un contexte de resserrement des spreads de taux et de faible volatilité sur les changes ».
La banque de détail en France, le point noir de la publication
Invoquant la hausse continue de la part des dépôts rémunérés et un marché du crédit attentiste dans un marché toujours concurrentiel, Société Générale a prévenu que la marge nette d’intérêt de la banque de détail, banque privée et assurance française, était désormais attendue autour de 3,8 milliards d’euros. Elle estime l’impact négatif de ces deux évolutions à 150 millions d’euros chacune. Société Générale visait auparavant le niveau de 4,1 milliards d’euros en 2022.
Au deuxième trimestre, la marge nette d’intérêt progresse de 10,6% à 893 millions d’euros (hors provision PEL/CEL), mais est pénalisée à hauteur de 150 millions d’euros par l’impact résiduel des couvertures à court terme enregistré jusqu’au début de l’année 2022.
Le résultat d’exploitation du groupe français de banque de détail, de banque privée et d’assurance a reculé de 19% à 304 millions d’euros et son produit net bancaire a progressé de 1,1% à 2,13 milliards d’euros. Le consensus était respectivement de 401 millions d’euros et 2,18 milliards d’euros.
Le ratio de fonds propres de base (CET 1) a baissé de 10 points de base sur le trimestre à 13,1% et devrait être supérieur à 13% d’ici fin 2024. Société Générale visait auparavant un ratio autour de 13%.
AOF – EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur le secteur Finance / Banque
Malgré les turbulences, les fintechs maintiennent le cap
Selon le BCG, à la mi-2021, toutes les fintechs cotées dans le monde étaient valorisées en moyenne vingt fois leur chiffre d’affaires, soit une valorisation d’environ 1 300 milliards de dollars. Ce chiffre avait plus que quadruplé en trois ans. Fin 2022, ce multiple avait été divisé par cinq, avec des valorisations moyennes limitées à quatre fois le chiffre d’affaires. Le BCG estime néanmoins que le secteur devrait connaître une forte croissance d’ici 2030, avec une multiplication par six des revenus des fintechs. Après les paiements, le développement devrait venir principalement des fintechs bancaires, avec l’essor des services clés en main pour les entreprises et les professionnels (« banking-as-a-service »).