A Strasbourg, une manifestation de « solidarité avec les femmes du monde »
Les nouvelles les plus importantes de la journée

A Strasbourg, une manifestation de « solidarité avec les femmes du monde »

A Strasbourg, une manifestation de « solidarité avec les femmes du monde »

Strasbourg (correspondance).

Au son de fanfares et de chants antifascistes, la manifestation des femmes de Strasbourg a fortement réveillé le centre-ville habituellement abandonné le dimanche après-midi aux cohortes de touristes.

Parmi tous les participants, on entend répéter le même leitmotiv : une femme ne peut pas voter pour un candidat du Rassemblement national. « Une victoire du Rassemblement national, on n’arrive pas à croire que ce soit possible, et malheureusement, c’est peut-être le cas. C’est contre cette éventualité que je me mobilise aujourd’hui. De plus, le fait que cette manifestation se fasse à l’appel des féministes me donne une raison supplémentaire de venir, et je viendrai toujours. »témoigne Catherine, 68 ans, qui vient de prendre sa retraite de médecin généraliste.

Car pour les manifestants, il n’y a aucun doute : si le RN venait à gagner, tous les droits que les femmes ont acquis au fil d’un long combat depuis des décennies seraient remis en cause.

« Société patriarcale et phallocratique »

« Les droits des femmes sont très fragiles, on le voit partout en Europe, où ils sont attaqués dans plusieurs pays comme la Pologne. C’est contre cette vulnérabilité des femmes dans une société encore très patriarcale et phallocratique qu’il faut continuer à lutter. Pas seulement pour les femmes, mais pour toute la société que nous voulons construire demain »ajoute Marianne, 47 ans qui compte sur l’éducation et la réflexion collective pour repousser les clichés sur lesquels l’extrême droite voudrait prospérer.

A 15 ans, Capucine ne veut pas perdre de vue les origines du Rassemblement National. « Nous savons tous que ce parti a des origines fascistes et que les fascistes n’ont jamais été du côté des femmes. On le voit encore aujourd’hui dans les positions de Bardella et de Le Pen, qui parlaient encore il y a peu d’un « avortement de confort », qui n’existe pas. Ce sont très clairement nos droits de femmes qu’elle menace ».

Toutes les associations de défense des droits des femmes se sont mobilisées pour manifester dans les rues du centre-ville de Strasbourg, car elles se sentent elles aussi menacées dans leur action en faveur des femmes par l’éventualité d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir. « Le risque, c’est que le Planning Familial, mais aussi toutes les associations qui aident les femmes, voient leurs subventions supprimées, sans compter que l’égalité salariale n’est pas non plus un objectif du Rassemblement National »explique Cécile.

Le Strasbourgeois de 52 ans dénonce les propos démagogiques de campagne de Bardella » qui en 2 minutes 30 expliquera aux femmes que le RN est bon pour elles alors que ce n’est pas le cas, il suffit de voir tout ce pour quoi leurs députés ont voté aussi bien en France qu’au Parlement européen. Ce qui me met très, très en colère, c’est qu’on puisse, en tant que femmes, servir de réservoir de voix pour le RN.»Elle ajoute.

L’autre point sur lequel insistent tous les manifestants est l’urgence d’agir, suite à l’événement dramatique de la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron. « Il faut profiter du peu de temps qu’il nous reste pour créer le Front populaire car je ne veux pas perdre mes droits de femme. J’ai eu mes règles toute ma vie, je n’en veux plus. »dit une manifestante qui souhaite témoigner non seulement pour elle mais « pour toutes les femmes ». « Nous ne faisons actuellement que cela, en pensant entre femmes, et nous agissons aussi, et ce n’est pas fini »Elle ajoute.

Face à l’extrême droite, ne lâchez rien !

C’est étape par étape, argument contre argument, qu’il faut combattre l’extrême droite. C’est ce que nous essayons de faire chaque jour dans l’Humanité.

Face aux attaques incessantes des racistes et des fauteurs de haine : soutenez-nous ! Ensemble, apportons une autre voix à ce débat public de plus en plus nauséabond.
Je veux en savoir plus.

Quitter la version mobile