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À Springfield, des rumeurs de migrants mangeurs d’animaux poussent les autorités à renforcer la sécurité

Springfield, dans l'Ohio, est en émoi à cause d'une rumeur selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des animaux de compagnie. C'est faux.
LUKE SHARRETT/Getty Images via AFP Springfield, dans l’Ohio, est en émoi à cause d’une rumeur selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des animaux de compagnie. C’est faux.

LUKE SHARRETT/Getty Images via AFP

Springfield, dans l’Ohio, est en émoi à cause d’une rumeur selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des animaux de compagnie. C’est faux.

ETATS-UNIS – Le quotidien de quelque 55.000 personnes est bouleversé par une fausse rumeur alimentée par un ancien président des Etats-Unis. C’est la réalité pour les habitants de Springfield, dans l’Ohio, depuis que Donald Trump a affirmé mardi dernier à la télévision américaine lors du débat présidentiel face à Kamala Harris que des migrants haïtiens installés dans la ville mangeaient des animaux de compagnie.

L’histoire avait commencé à circuler la veille du débat et avait été relayée par le colistier du républicain, JD Vance, et le propriétaire de X, Elon Musk. Mais lorsque le milliardaire s’en est emparé, la fake news a explosé. Résultat, depuis une semaine, les alertes à la bombe se multiplient dans les écoles, les mairies et même les hôpitaux. Plusieurs écoles ont dû être fermées.

Le gouverneur de l’Etat, Mike DeWine, a déclaré lors d’une conférence de presse lundi 16 septembre que pas moins de 33 alertes à la bombe avaient été signalées la semaine dernière à divers endroits. Chacune de ces alertes était fausse.

Écoles surveillées, festival annulé

Face à ces menaces qui perturbent la vie à Springfield, les autorités locales ont décidé de prendre de nouvelles mesures de sécurité. Mike DeWine a annoncé lundi que 36 policiers d’État seraient déployés dans la ville pour ratisser les écoles chaque jour.

« Les gens ont le droit de se sentir en sécurité et d’être en sécurité. Les bâtiments seront contrôlés tous les jours et la police sera sur place pendant la journée. Nous voulons nous assurer que les écoles sont sûres et que les parents peuvent y envoyer leurs enfants en toute confiance. »justifié Mike DeWine, selon des propos rapportés par nos confrères de Huffpost États-Unis.

La ville a également annoncé que le festival annuel des arts et de la culture de Springfield, prévu fin septembre, avait été annulé, encore une fois en raison de menaces et de problèmes de sécurité. « Nous regrettons de devoir annuler cet événement très apprécié dans notre communauté, mais la sécurité des résidents et des visiteurs est notre priorité. »a expliqué la mairie.

Springfield n’a pas été ciblé au hasard

Comme expliqué par le Le New York Times, La rumeur sur Springfield est née d’un discours prononcé en juillet par le maire. À la télévision, il s’est plaint de l’afflux de migrants autorisé par le gouvernement fédéral. JD Vance a repris l’histoire et l’a utilisée pour critiquer la politique d’immigration du président Joe Biden.

De nombreux migrants se sont en effet installés à Springfield ces dernières années, notamment depuis 2015 et le boom économique de la ville. Le manque de main d’oeuvre a poussé de nombreuses personnes à s’installer (le plus souvent légalement) d’autant que le coût de la vie y est bas.

Mais pourquoi les Haïtiens sont-ils particulièrement visés aujourd’hui ? C’est toujours la Le New York Times qui l’explique, rappelant la situation politique très instable du pays et encore plus depuis l’assassinat du président en 2021. Il y aurait désormais entre 12 000 et 20 000 Haïtiens à Springfield selon différentes sources interrogées par le quotidien américain.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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