Mais alors que les débats sur le fond ont à peine commencé lundi, le tribunal a dû se pencher mardi matin sur le discours débridé du candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre sur son réseau Truth Social et sur d’éventuelles violations de l’interdiction fixée par le juge Juan Merchan à attaquer des témoins ou des jurés.
Donald Trump « est au courant de cette interdiction, il sait qu’il n’a pas le droit de le faire, mais il le fait quand même »
« Ces attaques contre des témoins violent clairement cette interdiction », a déclaré l’un des procureurs, Chris Conroy, qui a pris comme exemple dix publications sur les plateformes de Donald Trump. La majorité des attaques visent l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu son ennemi et le témoin clé de l’accusation.
Prison ou amende
Donald Trump a également fait écho aux propos de Jesse Watters, animateur éminent de la chaîne préférée des conservateurs, Fox News, assurant sans preuve qu’« ils choisissent pour faire partie du jury des militants progressistes infiltrés qui mentent au juge ». publication, une jurée a jeté l’éponge, affirmant qu’elle craignait d’être reconnue. « Ce qui s’est passé ici est précisément ce que cette interdiction était censée empêcher, mais l’accusé s’en fiche », a insisté le procureur Donald Trump « est au courant de cette interdiction ». il sait qu’il n’a pas le droit de le faire, mais il le fait quand même », a ajouté le représentant du ministère public.
Pour sanctionner un éventuel outrage au tribunal, le juge peut prononcer des amendes mais aussi un emprisonnement n’excédant pas trente jours. Le procureur a demandé au juge de prononcer les amendes maximales (1 000 dollars par publication incriminée) et de rappeler à Donald Trump que l’incarcération reste « une option si nécessaire ». Le juge Juan Merchan a réservé sa décision après avoir écouté les arguments de la défense, sans paraître visiblement convaincu.
Conspiration
« Vous perdez toute crédibilité. Je dois vous dire que vous perdez toute crédibilité auprès de la justice », a-t-il déclaré à l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, lorsque celui-ci a assuré que son client « faisait très attention à respecter (les) règles ».
« Vous perdez toute crédibilité. Je dois vous le dire, vous perdez toute crédibilité auprès du tribunal. »
Donald Trump est jugé pour 34 falsifications de documents comptables de son groupe de sociétés, la Trump Organization, visant à dissimuler le paiement de 130 000 dollars à l’ancienne star du porno Stormy Daniels lors de la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016. L’argent a servi à acheter le silence de l’actrice qui affirme avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire républicain – ce qu’il nie – alors qu’il était déjà marié à Melania Trump.
En présentant les charges au jury, les procureurs de Manhattan ont accusé lundi Donald Trump d’avoir « orchestré un complot criminel » visant à fausser le jugement des électeurs avant l’élection de 2016 et sa victoire étriquée contre Hillary Clinton, puis d’avoir « menti dans des documents comptables ». pour « cacher » ce stratagème.