À Shanghai, les chats sont invités à visiter une exposition sur l’Égypte antique
Alors qu’ils sont aujourd’hui devenus les stars des réseaux sociaux, les chats étaient considérés comme des êtres sacrés dans l’Égypte ancienne, associés à Bastet, déesse de la fertilité, de la naissance et de la protection.
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A l’extérieur du musée de Shanghai, une file de VIP à fourrure attend patiemment, la queue qui frémit et les moustaches qui frémissent, une visite dédiée aux chats de l’exposition sur l’Egypte antique. Les billets pour la première soirée de ce type, samedi, se sont envolés en quelques jours. De nombreux propriétaires de félins y voient l’occasion de partager une expérience avec leur compagnon à quatre pattes et postent souvent sur les réseaux sociaux des photos de leurs chats, pour la plupart de race pure.
Une visiteuse a confié à l’AFP avoir reporté un voyage en Europe pour pouvoir acheter l’un des 200 billets disponibles pour son « fils », un chat roux. M. Trump, ainsi nommé en raison de sa ressemblance physique et psychologique avec le candidat à la présidentielle américaine, est habillé en empereur chinois et cligne des yeux d’un air hautain face aux journalistes qui se précipitent pour le photographier.
« Je ne peux plus imaginer ma vie sans chat maintenant » explique sa propriétaire, Amy. « J’ai le même sentiment que les Égyptiens, qui accordaient une si grande valeur aux chats. » Le nombre d’animaux de compagnie en Chine est en augmentation, atteignant plus de 120 millions d’ici 2023, une tendance largement tirée par les jeunes.
Le musée de Shanghai a voulu profiter de cet engouement en organisant une dizaine de soirées pour les chats, ce qu’il présente comme une première en Chine. A l’ouverture de l’exposition, les visiteurs à poils entraient, sur les épaules de leurs maîtres, ou dans un sac.
Leurs vaccinations et leur assurance ont été vérifiées et ils ont été transportés dans des poussettes spécialement conçues pour les chats. Claire, comme son chat German Rex, est arrivée en costume égyptien. Cette exposition montre que « Les chats ont toujours été de bons amis pour les humains »elle souligne.
« Aujourd’hui, les jeunes subissent beaucoup de pression, et les chats nous aident à nous libérer de cette pression mentale (…) probablement de la même manière que dans l’Antiquité »Elle suggère.
Dans l’Égypte ancienne, les chats étaient considérés comme des animaux sacrés et associés à Bastet, la déesse féline de la fertilité, de la naissance et de la protection. « Dans le monde moderne, les chatons sont considérés comme mignons, ce qui est très différent de l’Égypte ancienne »observe Feifei, une jeune femme, serrant dans ses bras une boule de fourrure blanche nommée Sticky Rice.
Cet attrait pour le côté mignon des chats a donné naissance à un phénomène sur Internet, avec des « influenceurs félins » ou d’autres dont les propriétaires s’efforcent de devenir des stars du web. De nombreux félins présents au salon ont leurs propres comptes sur les réseaux sociaux, et un ou deux félins sont accompagnés d’une petite équipe pour produire du contenu.
Les visiteurs à fourrure sont particulièrement nombreux dans la partie de l’exposition consacrée à Saqqarah, une nécropole antique où les archéologues ont récemment exhumé des dizaines de momies de chats. Les VIP à fourrure sont photographiés à côté d’une statue de la déesse Bastet, au cœur des miaulements.
« Il y a beaucoup d’ancêtres de chats ici, je voulais apporter +Sticky Rice+ pour voir »Feifei explique. Mais, comme la plupart de ses congénères, le félin ne semble pas impressionné par cette expérience historique.
Grb2