C’est fait. Un an après l’annonce faite aux marchés financiers, le distributeur Carrefour a annoncé, lundi 1er juillet, avoir officiellement acquis les magasins Cora et Match en France auprès du belge Delhaize. Grâce à cette opération, le groupe français intègre 60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés Match, leur centrale d’achat Provera ainsi que quelque 22.000 salariés. Une opération rendue possible par l’obtention, mi-juin, d’une dérogation de l’Autorité de la concurrence pour boucler cette acquisition sans attendre sa décision. Celle-ci est désormais attendue « d’ici la fin du premier trimestre 2025 », selon Carrefour.
Si les points de vente sont principalement implantés dans les régions Grand Est et Nord de la France, deux magasins Cora sont implantés en Bretagne, à Pacé (35), près de Rennes, et à Saint-Jouan-des-Guérets (35). Le premier emploie 230 salariés, le second environ 150. Comme les autres, ils passeront sous enseigne Carrefour « avant fin 2024 », explique le géant de la distribution. « Cela se fera assez vite », indique Cyrille Lechevestrier, délégué syndical central CFTC (majoritaire) chez Cora et salarié à Pacé. Le changement d’enseigne ne sera pérenne que si l’Autorité de la concurrence ne demande pas à Carrefour de céder ses deux magasins bretons, ce qui paraît peu probable, selon une source au dossier.
Les produits Carrefour chez Cora en septembre
Dans un communiqué, Carrefour indique que « dès la rentrée de septembre », ses produits seront disponibles chez Cora et Match, dont la marque (absente dans l’Ouest) sera conservée. Selon le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, « dès octobre, chaque magasin Cora qui changera d’enseigne » baissera les prix « d’au moins 10 % sur près de 3 000 produits » vendus. Selon le délégué CFTC, « Carrefour mettra ses marques de distributeurs dans les rayons où Cora n’en a pas. Et là où il y en a, Carrefour écoulera les stocks et attendra la fin des contrats ».
En termes d’emplois, les magasins devraient être épargnés par d’éventuelles suppressions de postes, ce qui n’est pas le cas des fonctions support et logistique de Cora et Match. « Pour l’instant, Carrefour n’a fait aucune déclaration », rapporte Cyrille Lechevestrier. Dans le cadre de l’opération, le groupe évoque 250 millions d’euros de coûts liés à l’intégration de Cora et Match et 130 millions d’euros de « synergies » par an d’ici 2027. Alexandre Bompard a promis plus de détails sur ses projets « dans les prochains jours ».