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à Reconquête !, Sarah Knafo sort de l’ombre pour porter une ligne offensive face au RN

à Reconquête !, Sarah Knafo sort de l’ombre pour porter une ligne offensive face au RN
    Eric Zemmour et Sarah Knafo, lors du lancement de la Reconquête !  en vue des élections européennes, à Paris, le 10 mars 2024.

Reconquête! est passé maître dans l’art du faux suspense. Après la candidature sans faille d’Eric Zemmour à la présidentielle de 2022, puis le ralliement inévitable de Marion Maréchal dans la foulée, la cheville ouvrière du parti d’extrême droite, Sarah Knafo, a officialisé vendredi 26 avril ce qui ne faisait plus aucun doute depuis des semaines : sa participation à les élections européennes. Le conseiller et compagnon de l’ancien journaliste Figaro occupera – comme prévu – la troisième place de la liste conduite par la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, lors du vote du 9 juin.

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Celle qui a souvent pris modèle sur l’influente Marie-France Garaud, éminence grise de Georges Pompidou et pygmalion de Jacques Chirac, n’a pas résisté longtemps à la lumière. Deux ans après avoir mené la campagne présidentielle d’Eric Zemmour, l’ancien magistrat à la Cour des comptes sort de l’ombre pour tenter d’éviter que son jeune parti ne sombre lors des élections européennes. Six semaines avant le vote, Reconquête ! stagne douloureusement au-dessus de la barre fatidique des 5%, condamné pour l’instant à voir s’envoler le candidat du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, en tête des sondages.

Sans surprise, la trentenaire a pris soin d’égratigner cette rivale lors de son premier entretien de candidate, publié vendredi 26 avril dans Le Figaro. Au fond, elle distingue d’abord la constance supposée de son mouvement – « très haut en courage » – face aux circonvolutions de celle de Marine Le Pen – « très haut dans les sondages » : « Le RN prend ses décisions en fonction de l’humeur du jour, des sondages de la veille, de l’actualité médiatique. »

Puis l’énarque décrit longuement Jordan Bardella dans « prestidigitateur », en référence à la dissolution de l’Assemblée nationale qu’il envisageait d’exiger d’Emmanuel Macron en cas de victoire. « Il fait croire que les trois prochaines années n’existent pas, que grâce à lui Emmanuel Macron quittera le pouvoir le 10 juin au matin. Sauf qu’Emmanuel Macron sera toujours là, et pour trois ans »note Sarah Knafo.

Évitez la défaite et la disparition

Se rêvant depuis plus de dix ans comme le pivot de « l’union des droites », cette dernière quitte donc les coulisses pour bombarder M. Bardella, l’un des principaux représentants du camp d’extrême droite, où l’on se rassemble autour des lutte contre l’immigration, application de la « préférence nationale » et défense d’une identité française menacée par l’ouverture des frontières. Sa grande ambition, nourrie sur les bancs de Sciences Po et au cours de son parcours aux côtés de nombreux souverainistes (Jean-Pierre Chevènement, Henri Guaino, Philippe de Villiers), laisse place à une priorité électorale à court terme : éviter une déroute de la Reconquête ! aux Européens, ce qui pourrait conduire à sa disparition. Pour y parvenir, elle tente de contenir l’afflux de voix dans les mains du RN.

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