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à Ramallah, la plateforme téléphonique du Croissant-Rouge vient en aide aux habitants du nord de Gaza

Après près de deux mois de combats à huis clos dans l’enclave palestinienne, la situation sanitaire est catastrophique. Aucune ambulance ne revient vers le Nord et les premiers secours doivent être prodigués à distance, depuis une plateforme téléphonique à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

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Nihal Kurdi, un secouriste du Croissant-Rouge, reçoit des appels de détresse au centre téléphonique de Ramallah, en Cisjordanie occupée. (THIBAULT LEFEVRE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Il s’agit d’un appel de détresse reçu par la plateforme du Croissant-Rouge à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Le 10 octobre, quatre jours après le début de l’offensive israélienne en cours dans le nord de Gaza, une jeune femme a demandé de l’aide. Alaa, 24 ans, parvient à contacter Nihal, un secouriste du réseau humanitaire. L’armée de l’air juive vient de bombarder sa maison à Jabaliya. Autour d’elle, 12 morts ou blessés, certains ensevelis sous les décombres. Ils sont tous sa famille.

« La jeune femme m’a dit qu’elle était la seule à être consciente, se souvient Nihal. Elle criait et pleurait. La première chose à faire était de la calmer pour qu’elle puisse aider ses proches. Elle m’a assuré que certains étaient morts, que d’autres avaient des brûlures et qu’il y avait eu un cas d’hémorragie.

« J’ai répondu que ça n’allait pas être facile, mais qu’on allait régler le problème. Priorité aux blessés graves. »

Nihal, secouriste du Croissant-Rouge

sur franceinfo

« J’avais besoin qu’elle me décrive le saignement, poursuit le sauveteur. Elle m’a répondu que ça giclait partout. Je lui ai donc demandé de trouver un morceau de tissu propre ou une ceinture et de la serrer de toutes ses forces.

Malheureusement, cela n’a pas suffi, le blessé s’est vidé de son sang en quelques minutes. Pendant 24 heures, Alaa n’a pas bougé, puis l’armée israélienne est arrivée et l’a forcée à quitter Jabaliya et à se diriger vers le sud, vers la ville de Gaza. « Le jour de l’attentat, j’ai perdu mon mari, ma belle-mère et une cousinedit-elle. Cinq jours plus tard, une de mes cousines est décédée des suites de ses blessures.

« Notre maison a été directement visée par une frappe. Je vous assure que nous ne sommes que des civils ordinaires. Nous n’avons aucun lien avec un groupe ou une faction armée. »

Alaa, survivant de Jabaliya

sur franceinfo

Comme Alaa, selon les Nations Unies, 100 000 personnes ont fui le Nord pour se réfugier dans la ville de Gaza. Les villes de Jabaliya, Beit Hanoun et Beit Lahiya sont coupées du monde. L’armée israélienne continue de bombarder les positions présumées du Hamas. Entre 75 000 et 95 000 civils restent dans la zone.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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