À quoi ressemble le premier supermarché Atacadao que Carrefour s’apprête à ouvrir en France ?
Le magasin-entrepôt doit accueillir ses premiers clients, particuliers et professionnels, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) d’ici les Jeux olympiques, peut-être même fin juin.
Atacadao. Cette enseigne discount, bien connue en Amérique latine, notamment au Brésil, mais également présente au Maroc, ne dit pas encore grand-chose aux consommateurs français. Carrefour, qui l’a racheté en 2007, a décidé de l’importer en France. Après avoir essuyé le refus de la commune de Sevran (93), où le distributeur envisageait un temps de l’installer, il va ouvrir un premier magasin dans la commune voisine d’Aulnay-sous-Bois (93), à proximité du centre commercial O’Parinor. Il sera exploité par le groupe marocain LabelVie, qui gérait déjà l’hypermarché Carrefour que remplace cet Atacadão. Les responsables du projet espèrent ouvrir « avant les Jeux Olympiques ». Cela pourrait même être avant, fin juin.
En attendant, les travaux continuent. Il a notamment fallu renforcer les planchers pour qu’ils puissent supporter de lourdes charges. L’enseigne se prépare en effet à accueillir aussi bien une clientèle de particuliers que de professionnels (restaurateurs, commerçants ou associations…), susceptibles d’acheter plusieurs palettes de produits à la fois. D’ici deux ou trois ans, la direction vise 30 % de clients professionnels.
« Ça va surprendre beaucoup de monde »
«Nous importons une philosophie et l’adaptons au marché français», explique Noël Prioux, responsable du déploiement d’Atacadão en France. Pour cette histoire de Carrefour, conseiller du PDG Alexandre Bompard et qui a notamment dirigé les affaires du groupe en Amérique Latine, ce nouveau concept en France « va surprendre beaucoup de monde. » Il s’étend sur 10 000 mètres carrés, dont 9 000 mètres carrés de surface de vente. Les caisses, bureaux et espaces dédiés aux commerçants pour stocker leurs courses occupent le reste de l’espace. Les allées sont très larges, suffisamment pour accueillir des caddies et des palettes. Des deux côtés se trouvent des rayonnages chargés de produits. Un peu comme Ikea.
Dans les rayons, vous trouverez principalement une offre alimentaire, sauf opérations particulières comme la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année ou le matériel de jardin, explique Noël Prioux. Vous pouvez acheter des produits à l’unité ou en gros, sans abonnement. Il y aura, comme ailleurs, des marques nationales, mais aussi des produits à marques propres ou autres fournis par des petites et moyennes entreprises (PME) françaises. Le responsable de ce projet souhaite « donner beaucoup de place aux produits frais » et au « rapport qualité-prix ». En collaborant avec un maximum de PME, il souhaite leur offrir « une vitrine ».
Bas prix
Il promet des prix parmi les plus bas du marché. Pour ce faire, elle compte sur cette collaboration avec de nouveaux fournisseurs, qui livreront directement. « Cela évite de passer par des entrepôts. En économisant sur la logistique, on peut faire baisser les prix », explique Noël Prioux. Le budget publicitaire s’annonce également moins important que celui des concurrents. Il compte sur le bouche à oreille.
Le dirigeant ne donne aucune indication sur ses objectifs de chiffre d’affaires, ni sur l’investissement initial de Carrefour pour lancer ce premier point de vente en France. Il explique seulement qu’il s’agit du « plus gros investissement » du distributeur dans un immeuble commercial « depuis 15 ans ». Le chiffre d’une dizaine de millions d’euros circule depuis quelques mois. Concernant les effectifs, l’Atacadao d’Aulnay-sous-Bois prévoit d’employer 220 à 250 personnes, selon les périodes de l’année.
Pour Carrefour, ce nouveau magasin est un test. Mais Noël Prioux y croit. Il estime qu’il faudra probablement « quelques semaines, voire quelques mois pour adapter ce modèle », mais il espère transformer l’essai pour le déployer ailleurs sur le territoire français.