Si le Nouveau Front populaire est la première force politique à l’Assemblée nationale à l’issue du second tour des législatives, le camp présidentiel résiste et comptera plus de 160 députés. Le Rassemblement national progresse et devrait être le premier groupe parlementaire en termes de nombre d’élus.
Ingouvernable ? Les Français ont placé le Nouveau Front populaire en tête du second tour des législatives, faisant barrage à l’extrême droite dans des dizaines de circonscriptions. Mais à l’issue du vote, dimanche 7 juillet, aucune majorité absolue ne semble se dégager : la gauche obtient 193 députés, le camp présidentiel 163, la droite 68 et le Rassemblement national et ses alliés 143, selon le recensement réalisé par Elabe pour BFMTV, RMC et La Tribune dimanche.
Ce découpage de l’Assemblée nationale sera précisé dans les prochains jours : les groupes politiques se formeront au Palais Bourbon et pourraient modifier marginalement l’équilibre des pouvoirs dans les trois grands blocs.
• La gauche, en tête, approche les 200 députés
Une chose est sûre : le Nouveau Front populaire envoie la plus grosse délégation de députés à l’Assemblée nationale, avec 182 élus. Contrairement aux Nupes de 2022, La France Insoumise n’est pas majoritaire au sein de l’alliance et maintient son nombre de sièges avec 75 parlementaires. Viennent ensuite les socialistes, dont le groupe double de taille avec 65 députés.
Les écologistes progressent également, avec 33 élus, tandis que les communistes perdent du terrain avec 9 députés. Mais au-delà des élus PCF, le groupe Gauche démocrate et républicaine pourrait se maintenir si des députés d’outre-mer, étiquetés « divers gauche » ou « régionalistes » les rejoignaient.
Les députés dissidents du Nouveau Front populaire ou « divers gauche » sont au nombre de 11, permettant à la gauche d’être représentée par 193 parlementaires à l’Assemblée nationale à l’issue du second tour des législatives.
• Le bloc central perd des plumes mais résiste
La coalition Ensemble est la grande perdante des législatives : le camp présidentiel perd 80 députés et ne sera représenté que par 163 élus à l’Assemblée nationale. Grâce au tir de barrage républicain contre l’extrême droite, Renaissance, Horizons et le Modem parviennent tous à maintenir leur groupe.
Le parti de Stéphane Séjourné, Elisabeth Borne et Gabriel Attal pourrait compter 99 députés, selon Elabe, soit une perte de 73 adhérents. Le parti d’Edouard Philippe Horizons a réussi à envoyer 26 députés à l’Assemblée nationale, un chiffre quasiment stable par rapport aux effectifs de 2022 (30 députés).
Le Modem, lui, perd une quinzaine de parlementaires et sera représenté par 33 élus à l’Assemblée nationale. A leurs côtés siégeront 5 autres députés « divers centre ».
• Le Rassemblement national progresse
A l’extrême droite, c’est la douche froide. Avant le second tour, Jordan Bardella a demandé aux Français d’élire au moins 289 députés du Rassemblement national. Il n’y en aura que 143, dont 17 candidats Les Républicains soutenus par Eric Ciotti.
Une véritable progression pour le parti d’extrême droite, qui poursuit son ascension d’élection en élection : en 2017, le RN ne comptait que 8 députés. En 2022, il en compte 89. Avec 126 députés RN, le parti de Marine Le Pen devrait être, sauf surprise, le premier groupe en termes de nombre de députés.
• Les républicains limitent les dégâts
Ils auraient pu disparaître du Palais Bourbon. Divisés en interne sur la stratégie à adopter face au RN au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, Les Républicains sont parvenus à faire élire ou réélire 56 députés, selon un décompte interne du parti. Elabe, de son côté, chiffre à 68 le nombre d’élus LR, divers droite et UDI.
S’ils constituent la plus faible délégation envoyée à l’Assemblée nationale par un parti ou une coalition représentée dans toute la France, Les Républicains pourraient servir de point d’appui à Ensemble pour le gouvernement. Car arithmétiquement, les 163 députés du camp présidentiel et les 68 députés LR et divers de droite devancent largement les composantes du Nouveau Front populaire.
« Le pays est à droite. Il faut gouverner à droite », a plaidé dimanche soir Gérald Darmanin, réélu dans sa circonscription du Nord face au Rassemblement national.
