À quoi faut-il s’attendre lundi soir ? – Libération

Les amateurs d’astronomie auront de bonnes raisons de lever les yeux vers le ciel nocturne ce lundi soir. Après les aurores boréales qui ont illuminé le ciel en mai dernier, une « super lune bleue » est attendue en début de soirée. Un phénomène intéressant qui cumule plusieurs particularités – l’astre sera plus gros et plus brillant que d’habitude – mais loin d’être exceptionnel.

Que pourrons-nous observer et quand ?

La Lune devrait être 14 % plus grande et environ 30 % plus lumineuse. Si des photos impressionnantes sont souvent prises lors d’une super Lune, ces différences sont en réalité à peine perceptibles par nos sens, explique le site de la Cité de l’espace de Toulouse. Notre satellite étant plus proche de l’horizon, cela donne l’impression d’une étoile plus grande, car nous avons alors des repères comme des reliefs environnants ou des bâtiments. L’agence spatiale américaine précise qu’elle sera observable en France notamment au coucher du soleil à partir de 18h26, heure de Paris… et au moins en première partie de nuit, le soleil ne se couchant que vers 21 heures

D’où vient le terme « super lune » ?

Dans l’expression « super lune bleue », il faut prendre en compte deux phénomènes. D’abord, la « super lune » est un nom donné par l’astrologue (et non l’astronomie) Richard Nolle en 1979 pour désigner une nouvelle lune ou une pleine lune qui se produit lorsque le satellite est le plus proche de la Terre (rien d’exceptionnel puisque la distance entre les deux varie en moyenne de 363 300 km à 405 500 km). Les nouvelles lunes étant très difficiles à voir depuis la Terre, ce sont les pleines lunes dans leur forme exceptionnelle qui ont retenu l’attention du public.

Qu’est-ce qu’une « Lune Bleue » ?

Contrairement à son nom, une « Lune bleue » n’est pas bleue. Elle peut être calendaire ou saisonnière. La première correspond simplement à la deuxième pleine lune du même mois, un phénomène courant puisque notre satellite a un cycle de 29 jours. Autrement dit, « Douze pleines lunes se produisent sur environ 354 jours »note le site de la Cité de l’Espace à Toulouse. Et de temps en temps, « le retard est rattrapé et on compte 13 pleines lunes dans un an, comme en 2023 ».

Petite particularité pour cette Lune Bleue d’août 2024 : elle est saisonnière. C’est-à-dire qu’il s’agit de la troisième pleine lune d’une saison astronomique (un quart d’année délimité par un solstice et un équinoxe) qui en compte quatre, au lieu des trois habituelles. Ces Lunes Bleues saisonnières sont relativement rares. La dernière remonte à août 2021 et la prochaine devrait survenir en mai 2027. C’est finalement la conjonction de toutes ces caractéristiques qui rend cette super Lune Bleue remarquable.

En termes de terminologie, la première utilisation enregistrée de « Blue Moon » en anglais remonte à 1528, précise la NASA. L’agence américaine rappelle que ce phénomène était appelé « Lune traîtresse » car il pouvait conduire à des erreurs dans la fixation des dates du Carême et de Pâques. Cette appellation peut aussi prêter à confusion avec des événements rares, comme lorsque la poussière présente dans l’atmosphère donne des tons bleutés à la Lune.