à quoi faut-il s’attendre en France ?

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues ce samedi à Paris, dans un rassemblement que la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qualifie de « familial, solidaire et populaire ». En France, 150 actions sont organisées à travers le pays, réunissant 300 000 à 350 000 personnes présentes. Des rassemblements pour lesquels le président du Rassemblement national Jordan Bardella demande à « toutes les formations politiques » d’appeler à « l’apaisement ».

Venant de la gauche rassemblée au sein du Nouveau Front populaire, mais aussi de nombreuses associations comme Urgence Palestine et de syndicats (CFDT, CGT, Syndicat de la magistrature, LDH…), les appels à descendre dans la rue se multiplient pour faire barrage au RN. , arrivé bien avant les élections européennes de dimanche, est désormais aux portes du pouvoir avec les législatives anticipées provoquées par Emmanuel Macron. Depuis dimanche déjà, des rassemblements spontanés ont lieu chaque soir, parfois dans des villes moyennes. Des heurts ont été déplorés lundi à Strasbourg, et des dégâts mercredi à Lyon, mais rien, pour l’instant, de l’ampleur de ce qui a pu se produire l’an dernier.

Organisées, annoncées et encadrées par les services de sécurité syndicale, les manifestations de ce samedi devraient avoir un caractère moins éruptif que celles de cette semaine. « On espère toujours que ça se passe bien », assure le secrétaire national CRS du syndicat de police SGP, qui se dit néanmoins « très inquiet » pour les semaines à venir. « L’accumulation d’événements sur 2023-24 a épuisé le personnel », dit-il.

Une « incertitude sur la mobilisation »

Quelque 21 000 policiers et gendarmes mobiles seront en effet déployés pour encadrer les manifestations de ce week-end dans toute la France. La police s’inquiète beaucoup de voir les cortèges dégénérer encore ce samedi, notamment à la fin de la manifestation en raison de la formation annoncée de black blocs. Une source policière estime que même s’il existe « une incertitude sur la mobilisation », la police craint la présence, parmi les manifestants de gauche et d’extrême gauche, d’« éléments plus radicaux » susceptibles d’attaquer les forces de l’ordre. ordre ou bâtiments. « Il y a le risque d’être à nouveau ciblé, de servir de libérateur », témoigne le secrétaire général de l’Unsa Police Thierry Clair. « Ce qui n’est pas acceptable. Nous sommes là pour permettre à chacun de manifester. »

Autre danger : celui d’affrontements entre bandes d’ultra-gauche et d’ultra-droite : « Les services de renseignement considèrent la période préélectorale et celle qui suit l’élection comme extrêmement sensible », indique le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Des risques de débordements plus élevés à Paris

Ce samedi, c’est dans la capitale – où entre 50 000 et 100 000 participants sont attendus selon les estimations de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) – que les risques de débordements semblent les plus élevés. Et la vigilance se portera notamment sur les sites olympiques, même s’ils sont éloignés du parcours des manifestants. Place de la Concorde, au Trocadéro ou au pied de la Tour Eiffel, les tribunes éphémères, dont la construction est déjà très avancée, pourraient servir de cibles symboliques aux manifestants les plus virulents. A 41 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, policiers et gendarmes espéraient souffler un peu en ce mois de juin. Mais les rassemblements de samedi pourraient les contraindre à revenir au charbon.