À qui les Français donnent-ils ?
Citoyens engagés, combien de divisions ? Alors que se tient la première édition de la « Soirée Engagement » mardi 25 juin au Philanthro-Lab à Paris, une enquête d’opinion, réalisée par BVA pour Hopso, agence de communication spécialisée dans les associations, tente de faire un tour des différentes formes d’engagement. « Il existe déjà pas mal d’études sur les bénévoles ou les donateurs, donc cette fois, nous avons voulu faire une étude qui couvre toutes les grandes formes d’engagement, que nous aimerions reproduire annuellement », explique Pauline Grison, l’une des cofondatrices d’Hopso, qui a commandé l’enquête, réalisée en mai.
Il semble que « si 73% des personnes interrogées ont l’impression que les citoyens du pays sont moins unis qu’avant, plus de sept sur dix estiment également que la solidarité est une valeur importante de la société », explique Christelle Craplet, directrice de BVA Opinion ; 32% le jugent même absolument indispensable, dont 45% des sympathisants de gauche et 40% des personnes gagnant moins de 1 500 euros.
Plus d’un sur deux estime également que l’État, les entreprises et les écoles ne s’engagent pas suffisamment auprès des associations. 85% des personnes interrogées souhaiteraient également que les enfants participent à une action solidaire au sein de leur école.
Mais lorsqu’il s’agit de passer à l’action, les Français se montrent avant tout solidaires envers leurs proches : 76% des personnes interrogées déclarent les soutenir au moins de temps en temps sur le plan matériel ou logistique (aide aux courses, déplacements, bricolage, garde d’enfants). , etc.), et 62% les aident financièrement. Respectivement 34% et 20% le font souvent.
39% des personnes interrogées se déclarent impliquées dans une association
Au-delà de leur cercle familial, 67% déclarent donner parfois des biens matériels à des associations, par exemple de la nourriture ou des vêtements. Et 46 % déclarent leur donner de l’argent au moins de temps en temps ; 15% déclarent le faire « souvent ». Pour mémoire, selon les études Recherche & Solidarité, en moyenne, un foyer fiscal sur cinq effectue chaque année un don déclaré, en contrepartie d’une réduction d’impôt. La différence peut s’expliquer par le fait que les répondants font des dons qu’ils ne déclarent pas aux impôts, ou qu’en répondant aux questions, ils surestiment légèrement leur générosité.
Les bénévoles qui donnent de leur temps à une association sont moins nombreux puisque 40 % des personnes interrogées déclarent être dans ce cas. Ce chiffre, basé sur les déclarations, apparaît également supérieur au taux de 23 % de volontaires français retrouvé dans d’autres études.
Au total, 39% des personnes interrogées se déclarent impliquées dans une association. Cette proportion s’élève à 55 % chez les sympathisants de gauche et à 47 % chez les 18-34 ans. Globalement, le niveau d’implication semble inchangé depuis le Covid pour 70 % des personnes, tandis que 17 % s’estiment plus engagés, et 13 % moins.
Pour les 61% de Français qui déclarent ne pas être engagés, seuls 13% déclarent que cela est dû à un manque d’intérêt ; 32% citent le manque de temps. Et, point de vigilance pour les associations, 23% déclarent ne pas leur faire confiance.
Enfin, élément plus original, 38% des personnes interrogées déclarent donner « au moins de temps en temps » de l’argent aux sans-abri ou aux mendiants.