Même Bob Bowman, d’abord hésitant, s’est lancé, tout habillé. Pour la note artistique, on reviendra, le saut périlleux, ça sera pour la prochaine fois. Mais l’instant valait bien une plongée collective, dans la fosse réservée aux (vrais) plongeurs, sur fond de Nous sommes les champions. Samedi 30 mars au soir, lors de la finale universitaire américaine, Léon Marchand et ses coéquipiers de l’Arizona State University ont transformé la piscine de l’Université d’Indiana en un immense terrain de jeu pour célébrer leur premier titre NCAA.
Leur coach a rendu hommage au héros de la semaine. « C’est lui qui a rendu possible cette victoire, » a déclaré Bowman en désignant sa locomotive de 21 ans. Quand il est arrivé (sur le campus de Tempe, Arizona, août 2021), il a donné à tout le monde un exemple de ce qu’est l’excellence, il a tiré tout le monde vers le haut, tout le mérite lui revient. »
Marchand, prophète dans son pays d’adoption. Le Français a terminé sa semaine au Natatorium d’Indianapolis comme il l’avait commencée : en remportant son troisième titre individuel, au 200 yards brasse, éclairé par un ultime excès de vitesse (1 min 46 s 35).
« Bonne préparation » pour les JO
« Ce sont des courses qui sont assez importantes pour moi, avec de gros enjeux, les NCAA. Je n’ai pas beaucoup de compétitions en jeu cette année, a-t-il déclaré mercredi, avec le détachement qui le caractérise, à part les Jeux et les NCAA, c’est donc une bonne préparation. » Passons maintenant à la saison des cours longs.
Comme à son habitude, le désormais octuple champion universitaire laisse tomber. « Je le trouve très détendu, il est vraiment impressionnant de ce point de vue-là, on a l’impression que rien ne l’affecte »note Julien Issoulié, le directeur technique national de la Fédération française de natation (FFN), venu cette semaine à Indianapolis pour s’entretenir avec lui.
A un peu moins de quatre mois du début des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août), tous les voyants sont au vert. À Indianapolis, l’étudiant de l’Arizona State University a réalisé dix courses en quatre jours. Un essai idéal avant le marathon aquatique qui pourrait l’attendre à Paris – comme tous ses compatriotes, il doit briguer une qualification pour les championnats de France, à Chartres, mi-juin.
A ce stade, il n’y a que deux certitudes : le recordman du monde du 400 m 4 nages doit lancer l’équipe de France avec sa course préférée, le 28 juillet, et disputer le 200 m 4 nages. (final le 2 août). Pour le reste, rien n’est encore décidé. Privilégiera-t-il le 200 m brasse (il a flirté avec le record du monde aux championnats de France l’an dernier) au 200 m papillon (dont il est champion du monde en titre) ? L’opposé? Ou va-t-il nager les deux ?
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