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A Poitiers, cette sulfureuse maison de location cumule les déboires


Mauvaises affaires pour les propriétaires… Cette maison du centre de Poitiers en fait assurément partie. Elle avait déjà défrayé la chronique dans les années 2010 lorsqu’elle abritait un réseau de prostitution venu du Nigeria, ce qui avait valu de lourdes peines aux propriétaires qui mettaient sciemment des chambres à disposition. La maison, saisie un temps par la justice, avait été restituée en 2019. Le lieu, divisé en 10 logements, avait été rapidement revendu fin 2020, via une agence immobilière, pour plus de 440 000 euros.

Mais les nouveaux propriétaires, un couple de quadragénaires originaire de Chinon, semblent eux aussi voués à se créer des problèmes avec leur achat, selon l’histoire relatée par Centre Presse. Les lieux sont en effet considérés comme insalubres depuis une visite et un rapport établis par les services de la ville en novembre dernier, ce qui fait dire aux acquéreurs qu’ils ont été dupés sur la qualité du bien. Électricité défectueuse, fuites, moisissures, sols en mauvais état… comment en est-on arrivé là aussi vite ?

300 000 euros de travaux

En fait, il semble que les acheteurs aient vu la propriété de manière superficielle pendant qu’elle était en cours de peinture et qu’ils aient été rassurés par ce travail de surface. Mais les choses ont rapidement dérapé. « Les ballons d’eau chaude se sont cassés les uns après les autres, les tuyaux ont éclaté derrière les murs. L’électricité était folle ! Et nous avons subi des actes de vandalisme. »le propriétaire en colère a confié à Centre de presse. Lui qui pensait avoir fait un investissement immédiatement rentable avec 10 locataires, n’en avait plus que 5 quelques mois plus tard. Et les factures et les désagréments s’accumulent.

Les logements vacants finissent par être squattés, les dégâts se multiplient et au final la maison a été évacuée avec ses entrées scellées au début de l’été. Résultat : les nouveaux acquéreurs comptent sur les assurances et la justice pour sortir de l’ornière. Ils prévoient de faire expertiser les lieux pour établir s’ils ont été escroqués ou non, s’il y a eu des vices cachés et si les parties qui ont supervisé la vente (propriétaire, agence, notaire) ont été correctement renseignées. Avec des travaux estimés à plus de 300 000 euros sans compter la perte de revenus des loyers, les nouveaux propriétaires réclament, en plus de l’expertise, 350 000 euros d’avance (montant provisionnel dans le cadre d’un litige).

De son côté, l’ancien propriétaire a fait savoir par l’intermédiaire de son avocat qu’il y avait eu des avertissements des autorités sur l’état de la maison mais pas d’arrêté d’insalubrité, car le nécessaire aurait été fait à l’époque. Et il n’hésite pas à souligner que l’achat d’une telle maison se fait en toute connaissance de cause après une visite plus approfondie que celle de ses acquéreurs…

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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