à plein régime vers la voiture électrique, « le plus grand changement de son histoire »
Luc Chatel, président de la Plateforme Automobile qui regroupe constructeurs, équipementiers et sous-traitants. Bruno Le Maire, Catherine Vautrin et Roland Lescure pour le gouvernement. Réunie le 6 mai pour la présentation du contrat de filière 2024-2027, cette réunion a confirmé que l’industrie automobile du pays n’a d’autre choix que de se tourner vers la voiture électrique, en rupture avec celle-ci. ..
Luc Chatel, président de la Plateforme Automobile qui regroupe constructeurs, équipementiers et sous-traitants. Bruno Le Maire, Catherine Vautrin et Roland Lescure pour le gouvernement. Réunie ce 6 mai pour la présentation du contrat de filière 2024-2027, cette réunion a confirmé que l’industrie automobile du pays n’a d’autre choix que de prendre le virage des voitures électriques, rompant avec les décennies précédentes de savoir-faire sur les véhicules à moteur thermique. « Le plus grand changement de son histoire », a déclaré l’ancien ministre Luc Chatel. « Un choix résolu », a ajouté Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, qui vise 800 000 ventes de véhicules électriques en 2027.
Persister sur les moteurs thermiques serait « le meilleur moyen de servir les intérêts étrangers »
Selon lui, « si la France ne travaille pas dur pour produire des véhicules électriques et des batteries sur son sol, elle ne consommera demain que des véhicules produits en Asie ou ailleurs ». L’attaque penche vers la droite et l’extrême droite où, en prévision des élections européennes, on veut tarder. Persister sur les moteurs thermiques serait « le meilleur moyen de servir les intérêts étrangers » pour le ministre, qui citait les pays producteurs de pétrole.
Une nouvelle vague de crédit-bail social
Une fois ce credo énoncé, il ne reste plus qu’à le mettre en pratique. C’est tout l’objet du contrat, par lequel l’Etat s’engage à maintenir le bonus écologique à l’achat d’une voiture électrique. Autre sujet, le bail social, promesse de la campagne présidentielle 2022 d’Emmanuel Macron, péniblement mise en œuvre mi-décembre 2023 et clôturée deux mois plus tard. Plus de cinquante mille commandes de voitures électriques ont été enregistrées dans le cadre de cette location avec option d’achat, le loyer mensuel étant d’environ une centaine d’euros. « Nous renouvellerons le bail social en 2025 avec une enveloppe fermée », c’est-à-dire un budget limité, a précisé Bruno Le Maire sans plus de précisions.
Les voitures électriques chinoises sont exclues du système, et elles le resteront. Selon le gouvernement, il ne s’agit pas d’une mesure protectionniste, mais d’une application stricte des critères environnementaux qui l’accompagnent. Et qui privilégient les voitures construites en Europe. Une barrière similaire a été érigée dans la version 2024 du bonus écologique, avec un « score environnemental » qui exclut de fait les modèles chinois, transportés par-delà les mers. Toutefois, les voitures électriques d’un constructeur comme BYD pourraient être éligibles à l’avenir. Elle prévoit d’ouvrir une usine en Hongrie d’ici 2027,
« Les aides à la demande sont indispensables », a réagi Luc Chatel, pour qui elles doivent compenser les handicaps structurels de l’industrie française. « Nous payons notre énergie deux fois plus cher qu’en Chine et aux États-Unis », a-t-il souligné. Il a également appelé à un « pacte européen » entre l’industrie automobile, la Commission de Bruxelles et les vingt-sept Etats européens. Le bon niveau pour endiguer la marée chinoise. Mais sur ce chapitre, il y a un long chemin à parcourir.