La 36e édition de Visa pour l’Image, inaugurée avec l’exposition « La Tragédie de Gaza », a débuté par une polémique. Le maire RN de Perpignan Louis Alliot a refusé de décerner le Prix de la Ville au photojournaliste gazaoui Loay Ayyoub. Le Festival du photojournalisme se poursuit jusqu’au 15 septembre.
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Si le sujet est très sensible, il n’en demeure pas moins essentiel pour le grand rendez-vous du photojournalisme Visa Pour l’Image, à Perpignan. Le conflit israélo-palestinien a suscité la polémique dès l’ouverture du Festival, qui a mis en avant l’exposition du photographe palestinien Loay Ayyoub, intitulée « La tragédie de Gaza ».
Cependant, le maire RN de Perpignan, Louis Alliot, accuse le photographe gazaoui de manquer« équilibre » dans ses propos lorsqu’il s’est exprimé sur le conflit via les réseaux sociaux. Il a ainsi refusé, samedi 31 août, de lui remettre le Prix de la Ville de Perpignan, fruit du vote d’un jury réuni pour le festival.Ce photographe soutient le Hamas parce que lorsque le Hamas envoie des roquettes sur la population civile d’Israël, il parle de résistance palestinienne. Non, c’est du terrorisme, tout simplement. dit Louis Alliot.
En réponse à ce refus, le directeur de Visa pour l’Image, Jean-François Leroy, a invité le maire de la ville à participer, jeudi 5 septembre, à une grande soirée spéciale sur les massacres terroristes du Hamas en Israël. Il a également précisé que le reportage du photographe gazaoui serait récompensé pour sa qualité.Je vous rappelle que le Prix de la Ville est décerné par un jury de réalisateurs internationaux. Il est décerné à Loay Ayyoub » insiste-t-il.
Il n’est pas facile pour les premiers visiteurs de parler de cette exposition consacrée à Gaza. Certains pensent que le conflit doit être traité de manière équitable.C’est une bonne chose que cela se produise. Je pense qu’il aurait fallu aussi une exposition sur les massacres qui ont eu lieu du côté israélien, en guise de contrepartie.« , dit un visiteur.Nous aurions aussi pu montrer des photos de ce qui s’est passé en Israël, que je trouve aussi absolument horrible bien sûr, mais je ne suis pas choqué que ce soit le seul traitement », une autre personne commente.
Au total, Visa pour l’image présente cette année 26 expositions, parmi lesquelles d’autres conflits sont évoqués. La guerre en Ukraine fait également partie des incontournables. L’exposition « À 5 km du front » de la reporter Anastasia Taylor-Line l’abordera avec un certain décalage. Montrer des sujets qui ne sont pas forcément au cœur de l’actualité dans les médias traditionnels est l’une des priorités du festival. Deux expositions consacrées au Soudan et l’autre à l’Équateur, signées John Moore, seront ainsi dévoilées.
Visa pour l’image se poursuit jusqu’au 15 septembre 2024