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A peine lancé, le tandem Harris-Walz déjoue l’imprudence de Trump – Libération

Élections américaines de 2024cas

Le duo démocrate, annoncé le 6 août, a détrôné le candidat républicain et son colistier JD Vance, jusque-là triomphants mais qui ont manqué de stratégie après le retrait de Joe Biden. La course à la Maison Blanche est relancée et s’annonce dure et agressive.

Donald Trump pleure Joe Biden, avec des larmes de rage. Son dernier message fou, sur son réseau personnel Truth Social, publié le 6 août, le jour même où son colistier démocrate Tim Walz s’est lancé dans la course, accuse Kamala Harris d’avoir fomenté un coup d’État contre son président, qui rêverait selon lui de revenir dans la course pour débattre avec lui. Quinze jours plus tôt, Trump n’avait dû prononcer qu’un discours par semaine devant le peuple de Washington. Rendre sa grandeur à l’Amérique (MAGA) pour conserver une avance de quatre points sur son adversaire en déclin et attendre la fin du raz-de-marée de novembre.

Mais les temps ont changé. Alors que Kamala Harris, flanquée d’un nouvel acolyte qui ressemble à un oncle du Midwest de bonne humeur, commence une guerre éclair En dix jours dans six Etats clés pour la présidentielle, la démocrate a déjà inversé la tendance. Avec désormais plus d’un point d’avance sur Trump, elle a rassemblé 10 000 fans à Philadelphie, dans une Pennsylvanie décisive, 12 000 à Eau Claire, dans le Wisconsin, un district pourtant acquis aux républicains. Dans le Michigan, considéré comme perdu en juillet, 47 000 personnes ont postulé en ligne pour une place au meeting du 7 août, mais seulement 15 000 ont pu s’entasser dans ce hangar de l’aéroport de Detroit, dans une liesse inédite depuis la campagne de Barack Obama seize ans plus tôt. De quoi justifier l’augure de Frank Luntz, gourou des sondeurs républicains, qui, après avoir prédit Trump comme vainqueur il y a trois semaines, confirme la dynamique Kamala Harris « Je le ferais gagner si les élections avaient lieu aujourd’hui. »

Ridiculiser l’élitisme des opposants

Signe du bouleversement, 36 millions de dollars de dons ont afflué dans les caisses de la campagne démocrate en moins de 24 heures depuis l’apparition de Tim Walz, un parfait inconnu pour les deux tiers des Américains. Mieux encore : les casquettes rouges des MAGA people, symboles du populisme trumpien, ont découvert un concurrent, vert kaki, comme celui privilégié par le gouverneur du Minnesota pour ses week-ends de chasse et de pêche, et orné d’un Harris-Walz orange fluo, dont les 3 000 exemplaires disponibles ont été écoulés en 30 minutes sur le site du duo démocrate le 6 août.

Tim Walz, émissaire du Midwest et « populisme positif » antinomique du catastrophisme sombre du ticket républicain, a déjà rempli son contrat aux côtés du candidat, fustigeant l’adversaire pour avoir « a enlevé la joie au peuple américain » réussissant le défi de se moquer de l’élitisme de ses adversaires. A commencer par celui de son adversaire JD Vance, choisi par Trump autant pour sa ferveur droitière que pour son enfance malheureuse dans les friches industrielles de l’Ohio racontée dans son livre Élégie des Hillbilly (2016, traduction française Globe, 2017). « Comme tous ceux qui ont grandi dans le Midwest, il est allé à l’Université de Yale, a fait financer sa carrière par des milliardaires de la Silicon Valley, avant d’écrire un best-seller qui s’en prenait à sa communauté, dit ironiquement le démocrate. « J’ai hâte de débattre avec lui. »

En l’absence d’une stratégie post-Biden, Donald Trump, confiné dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, crie sur les réseaux sociaux que le duo Harris-Walz serait « l’exemple même de la gauche radicale, (qui) plongera le pays dans l’enfer », oubliant que le candidat à la vice-présidence est soutenu à la fois par les élus les plus progressistes du Congrès et aussi par Joe Manchin, un influent sénateur indépendant de Virginie-Occidentale, honni par les démocrates pour ses accointances avec les républicains. De son côté, J.D. Vance, ancien Marine déployé comme attaché de presse de l’armée en Afghanistan, préfère s’en prendre au passé militaire de Walz, réserviste pendant 24 ans mais coupable à ses yeux d’avoir pris sa retraite quelques mois avant que son unité ne soit déployée à Kaboul, pour briguer le Congrès en 2006. Une sale guerre commence, à laquelle Donald Trump n’était pas préparé.

Cammile Bussière

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