Il y a quelques semaines, des scientifiques ont annoncé avoir découvert un spécimen unique de serpent dans la forêt amazonienne. Cet anaconda vert, de taille spectaculaire, s’appelait Ana Julia. Dans une publication sur son compte Instagram, le professeur Freek Vonk a annoncé que le reptile, long de plus de 8 m et pesant 200 kg, avait été tué par des chasseurs.
Une nouvelle également partagée par un journaliste animalier qui a comparé les taches caractéristiques sur la tête d’Ana Julia à celles présentes sur l’anaconda mort. Mais il pourrait s’agir finalement de deux animaux différents, selon USA Today.
Le scientifique Freek Vonk, qui a nagé aux côtés de l’anaconda géant, a exprimé son désarroi sur les réseaux sociaux : « Je suis tellement triste et en colère à la fois ! Quelle perte très triste et tragique. «Je n’oublierai jamais à quel point c’était spécial de passer du temps avec elle au fond de la rivière. (…) C’était le plus gros serpent que j’aie jamais vu de mes propres yeux. Un colosse», écrit également le spécialiste.
» Une tragédie «
Si ce dernier a finalement indiqué mardi que l’anaconda tué n’était peut-être pas Ana Julia, l’homme estime que cet événement est un coup dur pour la biodiversité locale. Un avis partagé par le professeur Bryan Fry, qui a découvert le « nouveau » spécimen lors d’un tournage dans la rivière Formoso pour National Geographic. Il a déclaré que le serpent tué par balles était un anaconda vert du sud et que sa mort était « une tragédie » aussi grave que « tirer sur un panda ».
L’équipe de Bryan Fry poursuivra son travail en Amazonie autour de l’écosystème local. Elle surveillera notamment de près la santé des anacondas présents sur place et tentera de retrouver Ana Julia. « Il s’agit de spécimens extrêmement grands et anciens, particulièrement vulnérables », ajoute Freek Vonk.
Une sous-espèce d’anaconda vert ?
Quatre espèces d’anaconda sont actuellement répertoriées dans le monde, selon Geo : l’anaconda bolivien (Eunectes beniensis), l’anaconda jaune (Eunectes notaeus), l’anaconda tacheté (Eunectes deschauenseei) et l’anaconda vert (Eunectes murinus). C’est sur ce dernier cas que l’équipe de Bryan Fry s’est particulièrement concentrée lors de ses expéditions.
Les scientifiques affirment ainsi qu’il existe bel et bien des anacondas verts du sud et du nord, qui présentent une divergence génétique de 5 %. Le cas d’Ana Julia validerait cette théorie. Mais selon les spécialistes interrogés par Le Figaro, les conclusions des chercheurs seraient un canular. Les analyses ADN n’auraient pas été effectuées correctement.
Des résultats controversés
« Rien ne va, ni sur le fond, ni sur la forme, cet article est très loin d’apporter suffisamment d’éléments pour décrire une nouvelle espèce », assure Antoine Fouquet, chercheur au CNRS. De plus, certaines règles applicables lors de la désignation d’une espèce n’ont pas été respectées puisqu’elles auraient empêché les auteurs de le faire. »
Le reportage réalisé par Bryan Fry, Freek Vonk et leurs confrères devrait être diffusé prochainement sur Disney+ et promet des images spectaculaires. Ils « ont sans doute cherché à attirer l’attention et ils y sont malheureusement parvenus », estime Antoine Fouquet.
