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A peine arrivée à Matignon, la « méthode Barnier » déjà mise à l’épreuve

Il ne suffit pas d’avoir été choisi par Emmanuel Macron, le nouveau Premier ministre doit désormais relever son premier défi : réussir à former un gouvernement capable de survivre à une Assemblée fragmentée.

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Michel Barnier, le jeudi 6 septembre 2024, lors de la passation de pouvoir à Matignon. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

A peine nommé à Matignon, il promet :changements et ruptures » Le nouveau Premier ministre Michel Barnier, nommé par Emmanuel Macron jeudi 6 septembre, doit désormais s’atteler à former un gouvernement capable de démontrer sa capacité à rassembler et à s’affranchir de l’Elysée.

Premier défi pour l’élu savoyard, membre des Républicains, qui a pris ses appartements après une passation de pouvoir avec Gabriel Attal : constituer une équipe capable d’éviter le risque de censure qui pèse sur l’Assemblée. Pour cela, Michel Barnier s’est mis au travail dès qu’il a appris la nouvelle de sa nomination, ce qui n’est arrivé que jeudi matin, au lendemain d’une soirée de discussions avec Emmanuel Macron.

Aussitôt, Michel Barnier entame une série d’appels téléphoniques, d’abord à sa famille politique Les Républicains, notamment Laurent Wauquiez et Gérard Larcher, qu’il doit revoir ce vendredi matin. Ce sera la deuxième rencontre officielle inscrite à l’agenda du nouveau Premier ministre. « À ce moment-là, ils le verront pour parler de ses orientations politiques »disent-ils chez Les Républicains. Bref, pour vérifier que c’est bien à droite que leur compagnon de route Michel Barnier entend gouverner.

Mais le nouveau chef du gouvernement veille aussi sur les cadres de l’ancienne majorité présidentielle. Michel Barnier a ainsi appelé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, François Bayrou du MoDem et Edouard Philippe d’Horizons. Ce dernier a publié un message enthousiaste sur les réseaux sociaux : « Nous serons nombreux à aider » le Premier ministre, promet-il. Les discussions se poursuivront également avec Gabriel Attal, qu’il recevra à partir de 9 heures ce vendredi, le Premier ministre sortant qui entrera dans son ancien bureau, coiffé cette fois de sa casquette de chef de file des députés macronistes.

Mais le nouveau Premier ministre ne compte pas s’arrêter là. Il veut contacter toutes les forces politiques selon une méthode exposée dans son discours de passation de pouvoir jeudi soir. « Humilité », « détermination »Et « le respect de toutes les forces politiques représentées » au Parlement. « Je veux dire tous »a-t-il insisté. Mais les discussions avec la gauche devraient être de courte durée : les quatre partis qui forment le Nouveau Front populaire préviennent déjà qu’ils exigeront la censure du futur gouvernement Barnier. La conversation promet d’être plus approfondie avec le Rassemblement national, dont les 126 députés ont le pouvoir de faire adopter une motion de censure. En prononçant le mot « Respect », Le nouveau Premier ministre a déjà rempli le premier critère fixé par Marine Le Pen. Un proche de Barnier l’assure : « C’est quelqu’un qui a toujours réussi à réunir tout le monde autour de la table. »

Il n’est toutefois pas question de faire entrer le RN au gouvernement, assure un conseiller savoyard. Il insiste : Michel Barnier « aura la liberté » de former son gouvernement sans être contrôlé par l’Elysée.

La nouvelle équipe de Matignon ne semble pas apprécier l’expression « exiger la coexistence » utilisé par l’Elysée à la place du mot « cohabitation »Elle souligne que Michel Barnier a toujours été un « adversaire clair » à Emmanuel Macron et que la première discussion entre les deux hommes a été « franc ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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