A peine arrivé, le nouveau préfet de Bretagne déjà sous le feu des projecteurs
Peu de ses prédécesseurs ont connu des débuts aussi mouvementés. Ce n’est pourtant pas une première pour Amaury de Saint-Quentin, nouveau préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine. En Corse, son précédent poste, il est arrivé au lendemain de l’attentat en prison contre Yvan Colonna, dont le militant indépendantiste est décédé trois semaines plus tard, en mars 2022. L’événement a immédiatement provoqué de graves violences urbaines.
La sécurité, en tête des préoccupations
Cette fois, il arrive au plus fort des tensions liées au trafic de drogue. Lors de sa présentation à la presse ce mardi, il a réitéré sa détermination à lutter contre le phénomène, qui touche Rennes mais aussi toute la région. Avec un axe majeur : « s’attaquer aux trafiquants là où ça fait mal, c’est-à-dire au portefeuille, en ciblant les réseaux d’approvisionnement et de blanchiment d’argent ».
Quant à Maurepas, les renforts policiers, déployés dimanche suite au drame, devraient être maintenus plusieurs jours. Amaury de Saint-Quentin plaide également « pour un dispositif plus global dans la durée, afin de s’éloigner d’une réponse seulement ponctuelle ». Il évoque également l’exemple de l’opération « place net » du printemps à Blosne, autre quartier rennais touché par la circulation, qui a permis d’« atténuer les difficultés ». Mais sans, à ce stade, entrer dans les détails. Peut-être pour laisser les premières annonces au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, attendu ce vendredi 1er novembre dans la capitale bretonne.
« Dialogue »
Le haut responsable évoque également d’autres priorités pour la Bretagne. À commencer par l’agriculture, « élément du patrimoine breton et cœur économique de la région ». Mais aussi les difficultés d’accès au logement dans de nombreuses communes, les problèmes de recrutement dans certains secteurs d’activité ou encore les déserts médicaux, notamment en Centre Bretagne. Des dossiers qu’il promet d’avancer dans un esprit de « dialogue » avec les acteurs locaux, là où son prédécesseur, Philippe Gustin, avait marqué de son empreinte quelques déclarations tonitruantes.
Né en Australie, Amaury de Saint-Quentin passe son enfance en Nouvelle-Calédonie. Sa carrière l’a amené à gravir de nombreux niveaux administratifs. Six préfectures, la direction de l’ARS Normandie, plusieurs postes dans des cabinets ministériels sous des gouvernements de droite… Ce long CV comporte aussi une particularité, peu courante en préfecture : pendant près de quinze ans, il a été maire d’une petite ville de l’Orne et conseiller général. de ce département. « Ces responsabilités m’ont permis de mieux comprendre les préoccupations et les contraintes des élus locaux. Je tiens à les assurer de mon engagement total pour porter avec eux les enjeux de Bretagne. »