Des milliers de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris ce mardi 28 mai au soir, en soutien au peuple palestinien. La veille, une manifestation avait eu lieu place Saint-Augustin.
La pluie fine de fin d’après-midi n’a pas eu raison de la détermination des manifestants, ni de leur indignation après une nouvelle journée de frappes israéliennes sur Rafah. Pour la deuxième soirée consécutive, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce mardi 28 mai à Paris en soutien aux Palestiniens. Au lendemain d’une première manifestation de quelque 10 000 personnes, selon le chiffre de la préfecture de police de Paris, non loin de la gare Saint-Lazare, c’est cette fois au pied de la statue de la République que le rendez-vous a été donné aux toi.
Au-dessus des têtes flottent des centaines de drapeaux verts, blancs et rouges. Du haut de la statue, des fumigènes des mêmes couleurs s’enflamment. Ils cachent brièvement une bannière, plaquée contre la pierre du piédestal au centre de la place, sur laquelle est inscrit « Arrêtez le génocide ». Beaucoup de manifestants sont à bout de nerfs, leurs propos prononcés avec virulence.
Marie porte une petite épinglette pastèque sur le revers de sa veste. Cette sexagénaire raconte que sa belle-fille palestinienne a réussi à quitter Gaza via l’Egypte, et affirme venir de Chelles (Seine-et-Marne) à tous les rassemblements organisés dans la capitale. « C’est une horreur, une atrocité, ce qui se passe, elle murmure. Dès le début, nous savions que (l’offensive israélienne) n’était pas une réponse au 7 octobre. Oui, le Hamas a commis des atrocités, mais cela dure depuis huit mois. C’est une volonté de nettoyage ethnique, c’est évident.»
Comme elle, beaucoup d’entre eux ont évoqué le bombardement d’un camp de réfugiés au sud de la bande de Gaza, dimanche 26 mai, comme le nouvel acte d’une « génocide ». Un événement que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qualifie de« incident tragique ».
« En France, nous négocions toujours les termes »observe Myriam, 33 ans, venue avec son frère. « Nous sommes face à un génocide où les victimes se filment en train de mourir, fulmine la jeune femme. L’histoire nous rattrapera. Nous disons encore « condamnez-vous 7 octobre» ? Quand on bombarde un camp de déplacés comme à Rafah, il faut arrêter de parler de dégâts collatéraux.»
Un rassemblement politique
La grève de dimanche a suscité l’indignation internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir mardi soir. Un peu plus tôt dans la journée, le député LFI Sébastien Delogu a brandi un drapeau palestinien à l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions du gouvernement.
Présent ce mardi soir à la manifestation place de la République, il est revenu sur son geste qui a suscité une vive polémique : « Toutes les chaînes d’information en France et en Europe parlent de ce geste et rendent visible ce qui se passe en Palestine (…) C’était important pour moi de faire ce geste car les gens qui sont dans la rue ont besoin de se sentir représentés à l’Assemblée nationale. .» A ses côtés, plusieurs membres de son parti sont également présents, comme Jean-Luc Mélenchon, Rachel Keke et Thomas Portes. Certains en profitent pour rappeler aux manifestants de se rendre aux urnes pour les élections européennes du 9 juin.
Après deux heures de rassemblement statique et le départ des politiques, les manifestants sont descendus dans les rues de Paris, comme la veille au soir. La police a alors fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les derniers récalcitrants.