Un crépuscule hivernal perce la brume poussiéreuse du désert syrien, enflamme les dates d’une oasis, puis applaudis les stands du théâtre romain de Palmyre. À l’arrière du bâtiment majestueux, une ancienne forêt de Colonnades encadre le Sunrise Moon. L’ancien Agora et ses frises hellénistiques fusionnent, au loin, dans un ciel violet et encre. La beauté à couper le souffle de l’endroit vous ferait presque oublier la tragédie qui était à égalité.
À l’été 2015, sur scène de ce même théâtre antique, 25 soldats syriens ont été exécutés par l’État islamique dans une mise en scène macabre. Les djihadistes seront chassés de Palmyre quelques mois plus tard par les soldats de Bashar al-Assad, l’aviation russe et diverses milices chiites patronnées par l’Iran. Ils reprendront brièvement le contrôle de la ville en hiver 2017, puis perdront leur « califat » en 2019. Depuis lors, ils ont été des tapis dans le désert environnant.
Plantée dans l’orchestre de théâtre, deux silhouettes fixent les pierres avec un regard noirci par la douleur. «Mon mari a également été exécuté par les djihadistes. C’était en 2016 », Murmur Houda (1), quarantaine, imitant un signe de décapitation. De retour à la maison en 2018, cette mère propose une visite guidée pour son neveu Walid, 29 ans, vient de revenir d’une décennie d’exil à Türkiye ce soir-là. Le jeune homme découvre un océan de désolation.
Avant d’abandonner Palmyre, Daesh a détruit les monuments les plus emblématiques. Le temple de Bél, lieu de culte