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À Notre-Dame-des-Landes, la régularisation des néo-zadistes passe mal auprès des élus locaux

Un premier lot d’habitats illégaux va être régularisé par le département de Loire-Atlantique, contre l’avis des maires concernés, qui dénoncent la complaisance de la majorité écosocialiste dans la manœuvre.

Le Figaro Nantes

L’ancien territoire à défendre rentre dans l’ordre, mais aux dépens des élus locaux. La commission permanente du conseil départemental de Loire-Atlantique, propriétaire de 90 % des terrains de l’ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, a décidé, jeudi 10 octobre, de régulariser un premier lot d’occupations illicites. habitats. Associations « représentants des utilisateurs » des trois secteurs concernés signeront dans les prochains jours des baux emphytéotiques de 25 ans. L’aboutissement, pour les maires de Vigneux-de-Bretagne et de Notre-Dame-des-Landes, d’une procédure éminemment politique ignorant la réalité du terrain et le plan d’urbanisme intercommunal local.

Depuis l’abandon en 2018 du projet aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes, les terrains de l’ancienne ZAD sont redevenus une zone agricole et naturelle. Un secteur qui n’a donc pas vocation à accueillir d’autres logements que des logements pour le personnel agricole. Certains zadistes historiques sont revenus sur le rang en mettant en place des projets agricoles locaux. Mais c’était sans compter l’afflux, ces dernières années, d’une nouvelle génération de militants écologistes et altermondialistes qui ont réoccupé une partie du secteur. Et régulariser ces néo-zadistes – quelque 150 personnes cette saison – ne fait pas l’affaire des élus concernés. Même goutte à goutte.

«Une prime pour la poursuite des occupations»

« Vous avez des gens, sur la ZAD, qui s’imaginent dans un nouveau Larzac et comptent vivre comme ils l’entendent, c’est-à-dire dans des cabanes en zone humide »observe Jean-Paul Naud, maire (sans étiquette) de Notre-Dame-Des-Landes, qui estime que la présence de ces habitats réglementés au forceps nuira à la préservation des terres bocagères du secteur. « La qualification non décente de ces logements s’écarte également des normes ; C’est dommage quand on sait que les agriculteurs ne peuvent pas vivre à proximité de leur ferme à cause de ces occupations.»indique Gwenola Franco, maire de Vigneux-de-Bretagne, qui précise n’avoir été informée de la démarche du département qu’au début de l’été.

On achète la paix sociale en piétinant les règles d’urbanisme qui s’appliquent à tous.

Maurice Perrion, président de l’association des maires de Loire-Atlantique

L’image renvoyée par ces régularisations – sur laquelle le département hésite à communiquer – porte également atteinte à l’égalité des citoyens devant la loi, déplorent les élus. « On achète la paix sociale en piétinant les règles d’urbanisme qui s’appliquent à tous. Lorsqu’un individu s’inquiète de la hauteur d’un muret ou de la couleur d’une fenêtre, mais qu’il constate la complaisance dont jouissent ces habitations illégales, il a en effet de quoi se révolter.souligne le président de l’association des maires de Loire-Atlantique, Maurice Perrion.

« C’est très clairement une prime à la poursuite des occupations illégales sur l’ex-ZAD. » remarque Rodolphe Amailland, maire Les Républicains de Vertou et conseiller départemental d’opposition. « Alors qu’il régnait une paix des courageux et que l’ancienne ZAD s’était largement calmée, cette manœuvre opaque ne semble pas spécifique à contenir les zones de non-droit qui font leur retour »ajoute Erwan Bouvais, également dans l’opposition départementale, qui lit dans ce geste l’influence des élus écologistes de Loire-Atlantique.

Autant d’arguments écartés par la majorité socialiste du département, qui défend des régularisations au cas par cas, conditionnées à l’adéquation des dossiers avec le projet agricole et environnemental du bocage. Tout en « un souci d’apaisement ». Mais sans un mot sur le caractère mystérieux des occupants de la ZAD, qui suscite le malaise dans la commune. Les maires ne savent pas qui habite dans toutes les structures, font état de leurs difficultés à trouver des coordonnées où les contacter et peinent à trouver des personnes à contacter. « Et lorsque certaines personnes s’inscrivent à des événements culturels, elles utilisent des noms d’emprunt. » note Marine Guilloux, députée de Notre-Dame-des-Landes, chargée des affaires sociales. Sur l’ancienne ZAD – comme autour des immeubles régularisés – le vivre-ensemble peine encore à émerger.

Cammile Bussière

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