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A Nice, un émouvant dernier hommage à une famille décimée dans un incendie criminel

A Nice, un émouvant dernier hommage à une famille décimée dans un incendie criminel

Sept portraits surplombant autant de cercueils, et des fleurs blanches: un dernier hommage émouvant a été rendu samedi à Nice à la famille décimée dans l’incendie criminel de leur immeuble, probablement lié à un conflit autour du trafic de drogue auquel ils n’étaient pas impliqués.

Plus de 1.500 personnes, dont de nombreux membres de la communauté franco-comorienne, dont faisaient partie les victimes, se sont pressées dans l’après-midi pour assister à cette cérémonie organisée par la ville de Nice au palais Nikaïa pour dire adieu aux sept personnes décédées mi-juillet – dont trois enfants.

A Nice, un émouvant dernier hommage à une famille décimée dans un incendie criminel

Dans cette salle de spectacle plongée dans l’obscurité pour l’occasion, seuls quelques projecteurs éclairaient les sept cercueils alignés, non loin des portraits des victimes, chacun posé devant un large bouquet de fleurs blanches, sur un chevalet.

Plusieurs personnes se sont relayées au micro pour rendre un dernier hommage aux sept victimes : les parents, trois enfants de 5, 7 et 10 ans, ainsi qu’un adolescent et une jeune femme.

Dans la salle, beaucoup portaient un kofia, le couvre-chef traditionnel des hommes comoriens de confession musulmane lors des cérémonies religieuses.

De nombreux Comoriens ont afflué en bus depuis plusieurs villes de France, dont Marseille, où vivent un grand nombre de ressortissants de ce petit archipel de l’océan Indien. Etaient également présents des habitants du quartier populaire de Moulins, où se sont produits les faits, ainsi que d’autres Niçois touchés par ce drame.

Les proches ont évoqué avec émotion le souvenir de ces « des gens merveilleux » qui composait cette famille «attachant et aimant»demandant que « Que la justice soit sévère » avec les gens qui ont déclenché l’incendie mortel.

« Comme un soleil »

« J’ai travaillé avec le père sur le même chantier à Monaco et, depuis l’incendie, nous vivons mal, très mal. Un incendie criminel comme ça, en pleine nuit, c’est choquant. »Saïd Mahmoud, 52 ans, un habitant de Nice venu assister à l’hommage, a déclaré à l’AFP.

« Le petit garçon de sept ans était dans mon école et quand il entrait dans la classe, il était comme un soleil, il aidait tout le monde, c’était une très bonne famille. La grande sœur voulait aussi être médecin ou infirmière pour aider les gens. »confie, très émue, Félicité Galéa, 63 ans, enseignante à l’école Flore-1, située non loin du quartier défavorisé de Moulins.

Dans un discours, le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons, à droite) a exprimé sa « révolte » et son  » colère «  devant ces victimes « brutalement assassiné », « victimes du narcoterrorisme ».

« Ce drame a durement touché les Comoriens de Nice, mais au-delà, c’est toute la population niçoise qui a le cœur brisé. »a-t-il déclaré, regrettant au passage le manque d’émotion suscité, selon lui, au niveau national, par « la mort de sept innocents ».

Le 18 juillet, dix personnes d’une même famille dormant dans un appartement au septième étage d’un immeuble de ce quartier de l’ouest de la ville touché par le trafic de drogue ont été réveillées en pleine nuit par un violent incendie, volontairement déclenché à plusieurs niveaux inférieurs de l’immeuble. Sept d’entre elles n’ont pas survécu.

Seuls trois jeunes hommes, dont l’un grièvement blessé et toujours hospitalisé, ont échappé aux flammes.

La justice a déjà placé en détention provisoire trois des cinq suspects de cet incendie criminel et recherche activement les deux autres. Elle les soupçonne d’avoir voulu s’en prendre à un habitant de l’immeuble où vivaient les victimes afin de prendre le contrôle d’un point de trafic de drogue situé à proximité, les membres de cette famille comorienne apparaissant comme les victimes collatérales de ce règlement de comptes.

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