Pour sa dernière réunion publique au port de Nice, le responsable de la Reconquête ! aux élections européennes a rappelé dix moments marquants de sa campagne pour espérer être élue dimanche, mais sans montrer aucune proximité avec Éric Zemmour.
Le Figaro Nice
C’est à Nice (Alpes-Maritimes), ville qui s’était montrée la plus favorable à Éric Zemmour à la présidentielle (14%), que le chef de la Reconquête ! Aux européennes, Marion Maréchal, a choisi d’organiser sa dernière réunion publique. L’opération consistait très clairement à convaincre l’électorat de droite indécis en ces derniers jours avant le scrutin, surtout dans une ville où s’affrontent ses différents courants.
Mais c’est sans le président de son parti, mercredi soir, que la candidate est arrivée pour son dernier rassemblement en plein air aux abords du port, dans un décor de carte postale. Certains y verront encore les tensions persistantes entre les deux figures du parti qui avaient éclaté cet hiver et qui semblaient, lors de cette rencontre, ne pas s’être apaisées du tout. Vers 20h30, Éric Zemmour est alors apparu, seul, prendre un bain de foule jusqu’à la scène dans un registre qui n’est pas sans rappeler sa campagne de 2022.
Dans son discours de trente minutes, il n’a cité qu’à deux reprises le nom de sa tête de liste. Il a construit son réquisitoire contre l’Europe d’Ursula Von der Leyen (« Laisse-nous tranquille! »lui dit-il) ne voulant pas que le continent devienne « l’idiot utile du village global ». « Arrêtons de nous repentir et de nous flageller, redevenons Européens et Occidentaux », a-t-il harangué. Il a une nouvelle fois dénoncé « le faux vote » pour le Rassemblement National, sans nier que la liste conduite par Jordan Bardella finira première de ce scrutin, d’où l’utilité de voter pour Reconquête ! et ce faisant, sauver sa peau d’une manière ou d’une autre.
Sans être attendue sur la tribune, Marion Maréchal a continué à la nuit tombée à défendre avant tout sa longue campagne de terrain et comme si, par moments, elle voulait prouver qu’elle méritait d’être élue dimanche. Par « dix moments marquants »elle a voulu symboliser ses combats qu’elle juge être les seuls capables d’affronter au Parlement.
« Avocat des frontières »
« Nous avons été partout où la lutte pour les Français et pour notre civilisation l’exigeait.» a-t-elle déclaré devant un millier de militants. Il faut que chacun prenne conscience que c’est la démographie qui fait l’Histoire et que, bientôt, ces phénomènes seront irréversibles.» Elle a ainsi promis d’être « l’avocat de la frontière, de la fin de l’immigration, de l’identité retrouvée et de la souveraineté retrouvée ».
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Pêle-mêle, la situation à Lampedusa, les événements du 7 octobre en Israël, la tragédie de Crépol, le trafic de drogue observé à Marseille et sa dernière rencontre avec Georgia Meloni à Rome ont appuyé ses propos, d’une durée d’environ 45 minutes. « Qui d’autre que nous (…) le seul parti qui veut défendre à Bruxelles notre civilisation et ses racines chrétiennes »elle a insisté.
Tout en dénonçant « Les cocus de LR, des gens ambigus avec les islamistes » (qui ont également tenu leur dernière réunion publique à quelques kilomètres de là, au Cannet), Marion Maréchal a tenté de rassembler dans la cinquième ville de France les dernières voix nécessaires à son élection. C’est cette menace qui semblait préoccuper aussi bien les discours d’Éric Zemmour que les siens. « A ceux qui hésitent avec le RN, n’oubliez pas que le seuil de qualification aux élections européennes s’élève à 5%. M. Bardella est déjà sûr d’être élu»expliqua-t-elle en appelant « un vote intelligent pour la France ».