A Nice, Éric Ciotti lance une pétition contre la hausse de la taxe foncière
Le député a annoncé le lancement d’une pétition pour dire non à « l’explosion » de la taxe foncière et forcer le maire Christian Estrosi à faire marche arrière l’an prochain.
Le Figaro de Nice
Sur le port de Nice, lundi matin, il y avait comme un parfum de campagne politique dans l’air. Celle qu’Éric Ciotti, depuis son bureau du quai des Deux Emmanuel, aurait pu lancer en vue des élections municipales de 2026. Officiellement, le député (LR-RN) avait appelé la presse en grande pompe pour annoncer le lancement « d’une initiative » visant à contester l’augmentation record de l’impôt foncier dans la ville pendant cette période de réception des avis d’impôts locaux.
Plus 19,2 % en 2024. Un taux auquel il faut ajouter la revalorisation des bases locatives qui porte cette hausse à 23,6 %. « Pour moi, cette augmentation n’est pas acceptable. Les Niçois ne devraient pas payer pour la mauvaise gestion du maire de Nice. »a martelé le parlementaire, entouré de ses lieutenants locaux, les députés Christelle D’Intorni et Bernard Chaix. « Cette augmentation est la dernière d’une longue série »il a ensuite rappelé, énumérant la création en 2018 de la taxe foncière métropolitaine, l’augmentation du coût des transports en décembre 2022, celle du prix de l’eau ou encore du taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères l’année suivante. « Je suis convaincu qu’une autre voie est possible. Nous devons changer de cap et de politique. »il a dit.
Patience
Sur la base de ce constat et dans le but de « résistance au système en place », Le député a annoncé le lancement d’une pétition pour dire non à « l’explosion » l’impôt foncier et forcer le maire Christian Estrosi à reculer l’année prochaine. « Il n’est plus temps de tergiverser, il faut désormais dire clairement notre colère et surtout notre volonté de changer les choses. »il a insisté à nouveau. Et pour faire savoir qu’il serait « à partir de demain » dans les rues de la capitale de la Côte d’Azur pour « alerter les Niçois et les mobiliser »Officieusement, la question se pose de savoir si le parlementaire ne s’est pas, sous prétexte de cette pétition, mis en ordre de marche pour briguer la mairie face à son frère ennemi en 2026. Interrogé à ce sujet, l’intéressé a esquissé un léger sourire et appelé à la patience. De fait, s’il s’oppose à la hausse de la taxe foncière et dénonce pour la énième fois les « excès » des finances de la ville de Nice, Éric Ciotti, il est vrai, ne propose, pour l’heure, aucun remède.
Depuis sa base, l’élu soulignait lundi matin : « dépenses inutiles »comme la destruction de l’Acropole et du théâtre de la ville pour la réalisation « d’un pseudo » ceinture verte. Ou les frais de représentation du maire, le salaire des employés « dont la mission est plutôt vague »des voitures de société en quantité ainsi que la location de plusieurs centaines de mètres carrés à Paris, dans le très chic – et surtout très cher – VIIe arrondissement, pour la « Maison » de la Métropole (que préside également Christian Estrosi). Au total, plusieurs millions d’euros chaque année selon le parlementaire, fondateur de l’Union de la droite pour la République (UDR).
Ce n’est qu’une question de mois avant qu’il ne se déclare candidat.
Un disciple d’Eric Ciotti.
Une somme, certes, mais pas suffisante pour effacer la dette de 2,3 milliards d’euros, incluant la ville et la métropole, que dénonce l’ennemi du maire… « Eric Ciotti a réussi à réduire la dette du Département (dont il préside la commission des finances, NDLR) 200 millions d’euros dans quelques années, pourquoi n’y parviendrait-il pas à Nice ?note un support. Il s’agit de se serrer la ceinture ! Comment ? Mystère. Pour la recette secrète, il faudra attendre encore un peu. Pas très longtemps, jure un autre fidèle : « Ce n’est qu’une question de mois avant qu’il ne se déclare candidat. D’ailleurs, s’il n’y avait pas eu le contexte national, il l’aurait fait dès le 31 août », a-t-il ajouté. lors de son retour politique à Levens « .
En fin de journée, le conseiller municipal et vice-président de la Métropole délégué aux finances, Philippe Pradal, a réagi à l’annonce de la pétition par voie de communiqué. « Après avoir augmenté les impôts du Département à deux reprises en 2009 et 2014, et avoir voté contre la suppression de la taxe d’habitation qui rapportait 1000 euros en moyenne aux Niçois, le député Le Pen Eric Ciotti a le culot de parler de pouvoir d’achat. Le suppléant de Marine Le Pen est aux aguets, et il en est réduit à mentir pour exister. »il a grondé.
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