Le dirigeant indien n’a jamais condamné explicitement l’offensive russe. Sa visite en Russie – sa première depuis le début du conflit en 2022 – intervient au lendemain d’une série de frappes russes meurtrières en Ukraine qui ont fait au moins 31 morts. Le même jour, débute à Washington le 75e sommet de l’Otan, destiné à consolider le soutien occidental à Kiev. « Pour un avenir meilleur pour la prochaine génération, la paix est de la plus haute importance », a déclaré Narendra Modi, s’exprimant en hindi, assis à côté de Vladimir Poutine.
Le mécontentement de Modi
« Les solutions et les pourparlers de paix ne peuvent pas être trouvés au milieu des bombes, des fusils et des balles », a-t-il plaidé. Il n’est toutefois pas certain que l’appel du Premier ministre indien change les choses. Vladimir Poutine a répété à plusieurs reprises qu’il souhaitait une capitulation de l’Ukraine, obligeant son armée à se retirer des régions que Moscou a prétendu annexer en 2022 sans les contrôler totalement.
L’Ukraine a qualifié ces conditions d’inacceptables. Elle exige le départ des troupes russes de son territoire avant toute négociation de paix, alors que son territoire continue d’être bombardé quotidiennement par l’armée russe. Hier, à Kiev, un important hôpital pour enfants a été touché, suscitant l’indignation de la communauté internationale.
Exaspéré par le voyage de Narendra Modi à Moscou, le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a qualifié de « coup dévastateur pour les efforts de paix ». Mais le Premier ministre indien a lui aussi exprimé son mécontentement envers Vladimir Poutine : « Quand des enfants innocents sont assassinés, on les voit mourir, le cœur souffre et cette douleur est insupportable », a-t-il déploré.
Le pétrole russe
Les Etats-Unis avaient auparavant exhorté Narendra Modi à insister sur la « souveraineté » et l' »intégrité territoriale » de l’Ukraine lors de sa visite. La Russie est un important fournisseur d’armes et de pétrole bon marché pour l’Inde, même si New Delhi se méfie du rapprochement croissant entre son rival de toujours, la Chine, et Moscou.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont développé ces dernières années des liens étroits avec l’Inde, afin de contrer l’influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique, tout en faisant pression sur elle pour qu’elle se distancie de Moscou. Membre des BRICS aux côtés de la Russie et de la Chine, l’Inde est partisane d’un monde multipolaire et a continué de développer ses relations de sécurité avec les États-Unis.
