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À Monfalcone, en Italie, le maire interdit le cricket aux immigrés bengalis

À Monfalcone, en Italie, le maire interdit le cricket aux immigrés bengalis


Il fallait trouver un symbole fort. Pour montrer à la communauté bengali de Monfalcone, dans le nord-est de l’Italie, qu’elle n’était pas la bienvenue, le maire de cette ville de 30 000 habitants a décidé de leur interdire de jouer au cricket, rapporte la BBC. Si cette décision peut paraître anecdotique, elle est en réalité lourde de sens. Le cricket est le sport national du Bangladesh, d’où sont originaires la majorité des étrangers qui peuplent la ville. Leur interdire de jouer – sous peine d’une amende de 100 euros – constitue une atteinte directe à leur culture et à leur identité.

« On dit que le cricket n’est pas pour l’Italie. Mais je vais vous dire la vérité : c’est parce que nous sommes des étrangers »« C’est ce que souligne sans hésiter Miah Bappy, capitaine d’une équipe de cricket obligée de jouer près de l’aéroport de Trieste, hors des murs de Monfalcone, pour éviter une sanction. La maire d’extrême droite – elle a été élue sous les couleurs de la Ligue de Matteo Salvini – Anna Maria Cisint affirme que les balles de cricket sont dangereuses. Avant de révéler ses véritables intentions, racistes et islamophobes.

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« Ils n’ont rien donné à notre ville »

« Notre histoire est en train de s’effacer »« Je suis très fière de moi, je … « Il y a ici une forte présence de l’islam fondamentaliste »croit Anna Maria Cisint.

La raison pour laquelle elle a décidé de ne pas autoriser les Bengalis à jouer au cricket dans la ville était aussi parce qu’ils « ne rien offrir en retour »elle ose. « Ils n’ont rien donné à notre ville, à notre communauté. Zéro. » Une déclaration qui fait grincer des dents. Si la ville accueille autant d’étrangers, c’est notamment parce qu’ils viennent travailler pour le groupe industriel de construction navale Fincantieri, le plus grand d’Europe.

Le maire de Monfalcone veut fermer les lieux de culte musulmans

Miah Bappy entre en éruption : « Si nous retournions demain dans notre pays, il faudrait cinq ans au constructeur naval pour construire un seul bateau. » Anna Maria Cisint affirme que Fincantieri pratique le dumping salarial en employant des étrangers à bas prix plutôt que des Italiens à un salaire normal. La direction de l’entreprise dément cette affirmation. « Nous ne trouvons pas de personnel qualifié. En Europe, il est très difficile de trouver des jeunes qui veulent travailler dans un chantier naval. »ajoute Cristiano Bazzara, le réalisateur.

Non contente de leur retirer leurs loisirs, Anna Maria Cisint a également voulu priver les Bengalis, majoritairement musulmans, de lieux de culte. « Des habitants de la ville m’ont envoyé des photos et des vidéos choquantes montrant un grand nombre de personnes en train de prier dans deux centres islamiques. Parfois jusqu’à 1 900 personnes dans un seul bâtiment. »L’islam ne faisant pas partie des 13 religions officiellement reconnues par l’Italie, les attaques sont fréquentes et les lieux de culte difficiles à trouver. Cet été, la justice a donné tort au maire de Monfalcone et autorisé la poursuite des prières dans les centres islamiques de la ville. Un simple revers pour Anna Maria Cisint, qui promet de lutter désormais contre ce qu’elle appelle « L’islamisation de l’Europe »de Bruxelles.

GrP1

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