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À Metz, une avocate privée de droit de visite à cause de son soutien-gorge – Libération

À Metz, une avocate privée de droit de visite à cause de son soutien-gorge – Libération
Interdite vendredi 6 juillet à l’entrée du pénitencier de Metz-Queuleu parce que les arceaux de son soutien-gorge ont sonné lors du contrôle de sécurité, l’avocate regrette de ne pas pouvoir exercer correctement son métier.

« Je ne trouve pas normal qu’en tant qu’avocat, aujourd’hui, en 2024, on ne puisse pas faire correctement son travail à cause d’un soutien-gorge. » Interdite d’accès aux parloirs du centre pénitentiaire de Metz-Queuleu vendredi alors qu’elle devait rendre visite à deux clients, Me Mélina Lamrhari a immédiatement dénoncé le traitement « « presque sexiste ».

A la réception, tout se passe comme d’habitude. Mais au portique de sécurité, l’avocat « anneaux ». Elle enlève ses bijoux, sa veste… Mais ça sonne toujours. « Il y a des lumières sur les portiques de sécurité pour indiquer où le son retentit dans le corps. Et dans mon cas, il retentissait au niveau de mon soutien-gorge, alors ils m’ont dit que c’était ça. » Les agents n’ont pas permis à l’avocate d’accéder au parloir dans ces conditions, selon elle : « Ils m’ont dit : « Tant que tu sonneras, tu n’entreras pas. » »

« C’est humiliant »

« C’est un prétexte »a poursuivi l’avocat. « Ils ont vu une jeune fille, parce que je ne suis pas vieille, arriver avec sa carte (…), ils n’étaient même pas ouverts à la discussion »a regretté l’avocat de 29 ans. « C’est humiliant, mais ce n’est même pas le côté humiliant qui me dérange, c’est juste l’entrave au métier (…) Il faut que ça cesse »a-t-elle insisté, soulignant que cet incident lui était déjà arrivé à la prison d’Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) en 2023.

Interrogé, le ministère de la Justice rappelle qu’en cas de « déclenchement répété de l’alarme du portail, et avec l’accord de l’avocat, le personnel doit soumettre la personne concernée à un contrôle manuel du détecteur ».

A Metz-Queuleu vendredi, « l’utilisation du détecteur de main électronique n’a pas été proposée »le ministère concède. Et au cas où « s’il n’est pas possible d’utiliser ces moyens traditionnels, une perquisition de sécurité peut être effectuée, après avoir obtenu le consentement de l’avocat ». Me Mélina Lamrhari avait donné son consentement à cette fouille par un agent de l’administration pénitentiaire, mais celui-ci lui a finalement été refusé.

« Il a été rappelé à la direction de l’établissement pénitentiaire de Metz les consignes en vigueur, le ministère affirme, et le chef d’établissement a pris contact avec le Barreau de Metz et le Barreau de Nancy afin de se tenir à leur disposition et de les assurer que ces règles seront désormais strictement respectées. »

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