à Mayotte, trois premiers cas « autochtones » confirmés
Trois premiers cas de choléra » indigène « ont été recensés à Mayotte, où dix cas importés avaient été enregistrés depuis la mi-mars parmi des migrants notamment venus des Comores voisines, a annoncé vendredi 26 avril l’agence régionale de santé (ARS). Les trois personnes impliquées sont une femme, un homme et un nourrisson. , qui ne sont pas biologiquement apparentés.
Ce sont les premiers cas résultant d’une contamination interne dans le département de l’Océan Indien. Ils étaient « identifié dans la commune de Koungou »au nord de Mamoudzou, a déclaré le directeur général de l’ARS, Olivier Brahic, lors d’une conférence de presse. » Le plus probable « c’est que ces patients ont été contaminés par » une personne malade (OMS) ne s’est pas présenté au SAMU »a-t-il précisé.
« Il faut suivre cette situation de près, nous sommes en train de mettre en place des mesures pour identifier les contacts, les mettre sous antibiotiques et nous organisons la vaccination des habitants de cette zone », a ajouté M. Brahic. Parallèlement, un centre de dépistage sera ouvert sur place et une vingtaine de médecins et infirmiers arriveront en renfort à Mayotte samedi.
Épidémie aux Comores
Le choléra est une forme aiguë de diarrhée qui peut tuer en quelques heures et qui est contractée par une bactérie généralement transmise par l’eau ou les aliments contaminés.
Avant ces trois cas autochtones, dix avaient été confirmés à Mayotte ces dernières semaines. Le premier cas a été enregistré le 18 mars : il s’agissait d’une femme originaire des Comores voisines. Le 10 avril, l’ARS a confirmé quatre nouveaux cas, des migrants irréguliers arrêtés en mer. Selon la police, ces personnes sont originaires de la République Démocratique du Congo (RDC) et « probablement passé par les Comores ».
De nombreux migrants en provenance de RDC transitent par l’archipel des Comores, où une épidémie sévit depuis le début de l’année. Selon le ministère de la Santé de l’Union des Comores, 68 nouveaux cas et trois décès supplémentaires ont été enregistrés sur la seule journée du 24 avril. Au total, « 2 584 cas » Et « 61 morts » Des cas y avaient été recensés à cette date depuis le début de l’épidémie au début de l’année, selon le ministère.
L’épidémie touche également plusieurs pays africains. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 26 000 cas de choléra et 7 000 décès ont été recensés dans dix pays du continent. La Tanzanie et la RDC, d’où sont originaires la majorité des demandeurs d’asile arrivant à Mayotte, en font partie.
« Système éprouvé et réactif », selon le préfet de Mayotte
Pour éviter la propagation de la maladie à Mayotte, l’ARS a mis en place en février un plan de riposte en cas d’introduction de la maladie dans le département d’outre-mer. Les contrôles sanitaires aux frontières et les interventions sur le terrain ont été renforcés ; un circuit de soins hospitaliers sécurisé a été mis en place.
« L’objectif est d’étouffer toute poussée d’épidémie en allant sur place désinfecter le domicile et identifier les cas contacts auxquels nous donnons un traitement antibiotique », précise Olivier Brahic. Ensuite, les équipes vaccinent « en anneaux », en élargissant progressivement la zone concernée autour du domicile du malade atteint de choléra. Au total, 1 000 personnes ont été vaccinées sur le territoire, où sont stockées 4 000 doses. Dès la semaine prochaine, 2.600 doses devraient être ajoutées aux réserves.
« Notre système est désormais bien établi et réactif. La maladie, du moins pour le moment, ne se propage pas comme elle se propage dans les territoires voisins. »a souligné François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte. « Pour éviter la contamination, l’hygiène est primordiale. Vous devez vous laver les mains et boire de l’eau propre. », a toutefois rappelé M. Brahic. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), un tiers des habitants de l’île n’a pas accès à l’eau courante et les coupures d’approvisionnement en privent d’autres un jour sur trois.
Au sein du centre hospitalier de Mayotte, une unité choléra, dotée de huit lits, a été mise en place. Sa capacité sera portée à quatorze lits, et quarante lits supplémentaires pourront alors être réquisitionnés dans les dispensaires de Dzoumogné, au nord de l’île, et de Mramadoudou (sud). Si cela ne suffit pas, a précisé M. Brahic, des tentes pourraient être installées à proximité des centres de soins pour accueillir soixante lits supplémentaires.