à Marseille, une journée de ferveur populaire qui « fait du bien au moral »
Le concert d’Alonzo a commencé il y a une demi-heure. La nuit est tombée sur le Vieux-Port, le nombre de 150 000 spectateurs est atteint depuis longtemps, mais la foule continue de se ruer vers la Canebière pour se rapprocher du spectacle. La police a déjà laissé passer quelques milliers de spectateurs supplémentaires pour réduire la pression sur les barrières et une file de CRS est déployée pour dissuader toute nouvelle poussée. La tension monte, puis retombe après 22 heures. La fête est visiblement victime de son succès. Car jusque-là, Marseille, qui s’était attribué le titre de « centre du monde »pendant une journée, mercredi 8 mai, a réalisé un sans-faute pour célébrer l’arrivée en France de la flamme olympique, entrant dans le port de la deuxième ville de France à bord d’un célèbre trois-mâts, LE Belém.
Le programme de la journée s’est déroulé sans accroc notable dans un climat de ferveur populaire. En mer, où une myriade de bateaux se croisaient dans les vagues calmes, comme à terre, où une foule patiente suivait les festivités – 230 000 personnes étaient présentes, selon les calculs de la mairie de Marseille – ou dans les cieux, électrisés par la Patrouille de France. parade.
Sur le podium installé devant le quai des Belges, la triple championne olympique Marie-Jo Pérec a exprimé son émotion. L’ancienne gloire de l’OM Didier Drogba a fait chanter le public comme au Stade-Vélodrome et l’astronaute Thomas Pesquet a souligné l’aspect symbolique de l’événement avec des accents d’homme politique : « La France se retrouve avec ces Jeux. Nous allons communier, ce sont des choses qui n’arrivent pas souvent. » Emmanuel Macron a été sifflé dès son arrivée au Vieux-Port et Naestro, « le ténor de la rue », a soulevé la foule avec son interprétation de La Marseillaise.
Le maire, Benoît Payan, pourrait savourer l’instant : « Les Marseillais ont remporté la première médaille d’or ». « Une cérémonie simple, qui apporte de la joie », a ajouté le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque du diocèse de Marseille. Et quand un arc-en-ciel – presque les couleurs olympiques ! – venu encercler le Vieux-Port quelques minutes seulement après l’incendie de la vasque, l’homme d’église dit au maire de la ville : « Quand tout fut fini, le ciel apporta sa touche. Et vous ne pouvez pas commander ça. »
«Ça change un peu le regard qu’on porte sur la ville»
La Marseillaise avait retenti pour la première fois dans la matinée, devant la porte d’Aix où les autorités locales célébraient l’anniversaire de l’armistice du 8 mai 1945. Après la musique militaire, les cornes de brume se firent entendre, vers 11 heures, tandis que le Belém a commencé à naviguer dans les eaux de Marseille. « Regardez, nous pouvons le voir ! » Perché sur son escabeau, Sébastien Cherubino se dresse sur la pointe des pieds. Le soleil tape déjà et cet artisan de 52 ans travaille depuis de nombreuses minutes sur la coque de son bateau marseillais dans le port de l’Estaque. LE Belém apparaît à l’horizon. Un point sur la mer.
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