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à Marseille, une directrice d’école agressée par une mère de famille et sa fille pour une sortie scolaire

Le directeur de l’école a été violemment agressé par la mère, qui a accusé l’école de ne pas autoriser la participation de son enfant à un voyage scolaire, avant d’être frappée à plusieurs reprises par sa fille adulte.

Le Figaro Marseille

C’est une agression qui a profondément choqué la communauté éducative marseillaise, de plus en plus exposée aux actes de violences verbales et physiques provoqués par les élèves et parfois même leurs propres parents. Lundi après-midi, le directeur de l’école primaire de La Millière a été la cible d’une grave agression à la sortie des cours perpétrée par une mère et sa fille majeure.

Les faits se sont déroulés devant les portes de cet établissement public situé au 11e quartier de la ville. Selon le témoignage de parents d’élèves témoins de la scène et rapporté par Provence les professeurs de l’école ont d’abord été pris à partie par la mère d’un élève, furieuse d’apprendre que son enfant n’avait pas pu participer à une sortie scolaire organisée par l’école. « La sortie était prévue depuis plusieurs semaines, mais le papier n’avait pas été signé par les parents de l’élève, malgré plusieurs rappels »explique Franck Neff, responsable du syndicat SNUDI-FO 13, à Figaro.

Le ton monterait alors rapidement entre la mère et les professeurs, bientôt rejoints par le directeur de l’établissement. Insulté et traité comme « raciste » , elle aurait alors invité la mère et sa fille à quitter les lieux. C’est là que ce dernier, âgé de 19 ans, l’aurait giflé avant de lui infliger plusieurs violents coups de pied, le tout devant une foule d’enfants et de parents. « Les élèves ont été témoins de la scène, certains pleuraient encore ce matin de ne pas être allés en cours. Ils sont encore traumatisés »rapporte Franck Neff.

Une plainte déposée par la mère

Choqué, le directeur de l’établissement est allé porter plainte au lendemain de l’agression, avant de se voir accorder une incapacité temporaire de travail de deux jours. « Elle est très fragilisée par cet événement et bouleversée par le spin médiatique généré autour de l’affaire, survenue quelques jours avant les vacances scolaires »souffle Franck Neff.

Du jamais vu, la mère en question a également porté plainte pour dénoncer des actes de « racisme » présumé. « C’est un prétexte pour expliquer que son enfant serait « mal vu » au sein de l’école. Heureusement, les parents d’élèves de l’établissement se sont unis contre elle pour dénoncer cette agression.explique Franck Neff, précisant que ce grave incident allait « laisser des traces » au sein de l’établissement.

« Toute l’équipe était présente ce matin à l’école pour se tenir aux côtés des parents d’élèves, mais beaucoup sont venus avec une boule au ventre. Il s’agit cependant d’un établissement relativement calme et qui fonctionne de manière très accueillante., précise-t-il. En réponse à l’attaque du directeur, le carnaval scolaire qui devait avoir lieu cette semaine a été annulé. Les enseignants, de leur côté, hésiteraient même à réorganiser de nouveaux voyages scolaires à l’avenir.

« Pas de vagues »

Contacté, le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille a indiqué Figaro qu’une cellule psychologique avait rapidement été mise à la disposition des élèves et des professeurs de l’école. Les équipes de mobilité et de sécurité de l’Éducation nationale et les forces de l’ordre se sont relayées toute la semaine pour veiller au bon déroulement des entrées et sorties de classes.

Une plainte a également été déposée par l’inspection académique contre la mère et sa fille responsables des coups. Les deux suspects ont été placés en garde à vue mercredi pour « violences aggravées entraînant une ITT inférieure à 8 jours » Et « Injures contre des personnes chargées de missions de service public » a indiqué le parquet de Marseille Figaroprécisant que ces deux gardes à vue ont été prolongées ce jeudi.

L’affaire, rendue publique en milieu de semaine, a fait grand bruit à Marseille. Sur XBenoît Payan a envoyé son « soutien » au directeur de La Millière. « La justice est saisie. Aucune violence contre les enseignants ne peut être tolérée. Au creuset de nos valeurs, l’école est un sanctuaire que nous devons inlassablement défendre et protéger.a écrit le maire de la ville.

En coulisses, cette attaque a été très mal accueillie par l’équipe pédagogique de l’école, à qui il serait déconseillé d’exercer son droit de rétractation. « La hiérarchie minimise ce type d’incident. Nous sommes dans « pas de vagues ». Il est également fortement déconseillé aux enseignants de remplir un formulaire « danger grave et imminent ». Mais c’est un minimum. »peste Franck Neff.

« Dans les Bouches-du-Rhône, des conflits entre certains parents et enseignants sont signalés quotidiennement. Habituellement, cela commence par des menaces, mais nous ne sommes pas habitués aux attaques physiques. Aucune école n’est épargnée par la violence. Nous sommes ici pour enseigner, pas pour résoudre les problèmes de la société.», il balaie. Mi-mars dernier, une CPE qui tentait de mettre fin à une bagarre entre adolescents a également été violemment agressée à la sortie de son établissement à Marseille.

Cammile Bussière

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