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A Marseille, un jeune médecin agressé par deux patients pour une ordonnance refusée

La praticienne, qui exerce dans les quartiers nord, a été battue par deux jeunes femmes qui exigeaient qu’on leur remette une ordonnance au nom d’une connaissance. Son cabinet, temporairement fermé, ne pourra peut-être pas rouvrir.

Le Figaro Marseille

L’agression, d’une extrême violence, laissera certainement des traces dans l’esprit de la praticienne, qui exerce depuis peu dans son cabinet médical du 15e arrondissement.et quartier de Marseille. « Elle est venue me remplacer, avant d’accepter de me rejoindre au bureau. Un mois plus tard, elle s’est fait tabasser. »déplore son collègue Saïd Ouichou à la Figaro.

Ce médecin des quartiers nord, qui avait déjà quitté son cabinet emblématique il y a deux ans à la suite d’une agression, pourrait à nouveau fermer ses portes. Lundi 12 août, alors que le praticien exerçait seul dans l’établissement, deux jeunes femmes de 14 et 25 ans se sont présentées à l’accueil en réclamant une ordonnance pour une connaissance qui ne voulait pas se déplacer pour un rendez-vous. Le médecin a catégoriquement et logiquement refusé, ne pouvant examiner l’individu.

« La plus âgée a attrapé le médecin par les cheveux avant de la frapper, puis elle a demandé à l’adolescent de la frapper en retour. »poursuit Saïd Ouichou en décrivant une attaque « humiliant » Et « traumatique » perpétré par un patient qu’il connaît « depuis qu’elle était bébé »Les deux jeunes femmes ont alors pris la fuite, laissant la victime sous le choc.

« Elle est traumatisée et est en arrêt de travail à domicile avec quatre jours d’incapacité temporaire de travail. Ce qui me révolte, c’est qu’après l’agression, ces jeunes filles sont rentrées chez elles et n’ont pas été inquiétées. Pourquoi personne n’est allé les chercher ? Parce que ce sont elles les quartiers du nord c’est comme ça, c’est scandaleux. »se plaint le Dr Ouichou, qui souligne qu’une plainte a été déposée immédiatement après par son collègue. « Ce que nous voulons, c’est envoyer un signal fort : les voyous qui s’en prennent aux personnels soignants doivent payer »dit le docteur.


Les médecins ont désormais peur d’exercer correctement leur profession dans les quartiers nord de Marseille

Karim Djebali, Secrétaire Général de SUD Santé AP-HM

Un constat partagé par le corps médical exerçant dans ce secteur très sensible de la deuxième ville de France, déjà marqué par la pauvreté et les inégalités. « Ce type d’agression se produit souvent dans les services d’urgences et se répand désormais dans les centres médicaux. Jusqu’à présent, je n’ai jamais rencontré autant de violence envers le personnel médical. »note Karim Djebali, secrétaire général de SUD Santé AP-HM.

« Les pouvoirs publics doivent absolument prendre en charge ces problèmes et prendre des sanctions exemplaires. Les médecins ont désormais peur d’exercer correctement leur profession dans les quartiers nord de Marseille. Des mesures de sécurité doivent être prises pour le personnel paramédical de ce secteur extrêmement précaire et extrêmement violent. »confie le syndicaliste.

L’entreprise pourrait fermer

De quoi décourager les derniers praticiens installés dans ces quartiers, exaspérés de devoir se battre chaque jour pour exercer leur métier. « J’ai déjà été agressé dans le quartier des Puces, mes lunettes ont déjà été cassées. Je suis médecin à Marseille depuis 20 ans, et j’ai constaté que la société est plus violente. »souligne le Dr Ouichou, expliquant qu’il pourrait ne pas rouvrir son cabinet, qui a temporairement fermé ses portes. « Cette attaque pourrait entraîner la fermeture du bureau. Ma collègue ne sait pas si elle va continuer. J’attends la réponse des autorités. »il dit.

Un rassemblement citoyen devrait se tenir le jeudi 22 août à 18h devant le cabinet pour soutenir la praticienne. La perspective de ne pas la voir revenir hante déjà de nombreux habitués. « De nombreux patients ont peur que ce centre médical ferme. S’il ferme, les services d’urgences des environs seront débordés. »regrette Karim Djebali.

« Ce sont des services précieux qu’il faut préserver à tout prix. Si on perd des médecins, ces quartiers vont droit à l’isolement total. Il est essentiel de les soutenir. La population en a besoin. »noté dans Figaro Hassen Hammou, fondateur du collectif Too Young to Die et porte-parole d’EELV en Provence-Alpes-Côte d’Azur, réclame notamment une « surprendre » autorités.

Cammile Bussière

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