« Bien sûr, nous sommes là pour faire la fête, mais cette année nous sommes encore plus mobilisés car nous nous sentons de plus en plus menacés par l’extrême droite qui voudrait nous effacer du paysage.« , soulignent Anna-Lise, 18 ans, et Adrien, 20 ans. A leurs côtés, des slogans bien sentis et des peurs partagées. »La marche des fiertés est toujours un moment de protestation et d’activisme, mais elle l’est encore plus aujourd’hui.« , soupire Stéphane Bernard, président de Fierté Marseille Organisation, qui avait pris soin de doubler les effectifs de sécurité.
« Tout le monde a compris l’enjeu du vote, tout le monde ici sait combien la reconnaissance de nos identités est importante.« , souligne Théo Challande-Névoret (EELV), adjoint au maire de Marseille chargé de la lutte contre les discriminations.
«Votez pour l’humanité»
Ainsi, sur le boulevard de la Libération, sous la banderole tendue où l’on peut lire « Fascisme d’hier et d’aujourd’hui », le cortège passe en levant le poing et scande son refus du Rassemblement national. Dans les rangs, les élus du Printemps Marseillais mais aussi des candidats du Nouveau Front Populaire comme Hendrik Davi ou Laurent Lhardit et le député, déjà élu, Manuel Bompard (LFI).
« Personne ne nous fera taire« , proclame Stéphane Bernard sur le Vieux-Port alors qu’une minute de silence est observée pour les victimes du sida, de la déportation dans les camps nazis et de toutes les formes de LGBTQIphobie.
Juliette travaille depuis quatre ans au CMA Le Méridien avec l’association Contact, « pour encourager le dialogue dans les familles, dans les écoles, etc. » Elle insiste, « J’ai peur pour nos enfants« Plus loin dans la foule, Annie tape sur un remix de Diam’s et crie : «La vieillesse agace aussi le Front national« . Cela la fait rire.
Mais pas tant que ça. »J’ai 72 ans, j’ai dû me cacher, épouser un homme, être insultée avant de finalement vivre comme je le souhaitais.« , souffle la Marseillaise, derrière son éventail arc-en-ciel. »Je souhaite vraiment que les enfants d’aujourd’hui puissent devenir la personne qu’ils sont sans que l’on leur jette des pierres. Nos libertés sont précieuses et nous devons nous battre pour les protéger. Aujourd’hui, cette marche est une marche de résistance.Derrière elle, les couleurs de la fierté s’étendent derrière le char de tête. Et un nouveau panneau se dresse. « Votez pour l’humanité. »
