A Marseille, les narchicides en baisse de près de 70% par rapport à 2023
La police marseillaise a enregistré une baisse drastique des règlements de comptes dans les Bouches-du-Rhône au premier semestre, avec seulement cinq incidents contre 22 à la même période l’an dernier. Toutefois, le trafic de drogue reste une réalité.
Le Figaro Marseille
Il y a un an presque jour pour jour, le procureur de la République de l’époque, Dominique Laurens, réunissait la presse dans la bibliothèque du palais de justice de Marseille pour dresser un constat alarmant. Au 27 juin 2023, on comptait déjà 22 narchomicides à déplorer dans ce premier semestre à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, laissant présager une année particulièrement sanglante, avec 49 règlements de comptes, un chiffre record.
Un an plus tard, la situation est sensiblement différente puisque le nombre de narchomicides recensés par la police n’est que de cinq, soit une baisse de 70 %. Un état de fait que la police explique par une stratégie de terrain qui s’est révélée payante. « En aval, nous avons interrogé beaucoup de sponsors de règlements de comptes et tueurs à gages en octobre et novembre, rapporte Eddy Sid, délégué Unité SGP FO Marseille. C’était une des priorités de mes collègues l’automne dernier. Nous avons arrêté ce que nous appelons les donneurs de go. «Cela envoie un signal fort aux trafiquants de drogue qui peuvent désormais y réfléchir à deux fois avant de tuer un ennemi.»
Les opérations également menées dans les villes porteraient leurs fruits selon ce policier. « En amont, il y avait aussi une forte présence de collègues sur la voie publique, avec une stratégie de pilonnage, le Transactions carrées nettes XXL ce qui réduit le nombre d’actes. Il faut rappeler que dans une ville comme La Castellane, la police était présente 24h/24 !
Les Yoda affaiblis
Ce déclin serait également lié à une pression particulière des forces de l’ordre pour démanteler les gangs, dont l’inimitié est à l’origine de la plupart des narchomicides à Marseille. En effet, l’explosion des règlements de compte dans les Bouches-du-Rhône s’explique par l’affrontement entre la mafia DZ et le gang Yoda pour le contrôle de plusieurs points de deal, à commencer par ceux de La Paternelle, une ville du 14e arrondissement de Marseille. Un an plus tard, les dealers ne sont plus visibles dans cette même ville, même si, sur les boucles Telegram, les Yoda continuent de proposer leurs marchandises en livraison. Surtout, la logique de l’affrontement ne semble plus d’actualité.
« La guerre n’existe plus parce que les deux bandes sont épuisées, analyse Eddy Sid. Nous avons contacté un grand nombre de têtes de réseaux, à commencer par le chef des Yodas, Félix Bingui, au Maroc, grâce aussi à des pays qui auparavant ne jouaient pas le jeu et dont la main a été forcée d’être obligés de collaborer, mettant fin à un sentiment d’impunité.
Cette année, deux procureurs liés au parquet de Marseille ont été installés à Dubaï et dans les Caraïbes pour tenter d’arrêter les dirigeants du réseau, dont beaucoup se réfugient à l’étranger. « Nous avons démantelé une grande partie du réseau Yoda, ajoute le porte-parole du syndicat de police Alliance, Rudy Manna. Aujourd’hui, c’est la mafia DZ qui a pris le pouvoir, et peut-être a-t-elle créé suffisamment de terreur autour d’elle pour que certains ne les attaquent pas.
L’hégémonie et l’appétit de la mafia DZ seraient bel et bien une réalité. La bande semble être dans une stratégie d’externalisation, tentant de s’implanter en dehors de Marseille. Selon BFMTV, ce mardi, sept personnes originaires de Marseille et de la ville voisine d’Aubagne, issues de la DZ Mafia, ont été interpellées et placées en garde à vue, soupçonnées d’être à l’origine de fusillades sur fond de guerres. de territoire dans une ville de Hyères, dans le Var.