à Marseille, des dizaines de chauffeurs VTC manifestent
Les chauffeurs ont exprimé leur mécontentement ce lundi matin via une opération « escargot », appelant les plateformes de réservation à revoir leur réglementation et à s’adapter à l’explosion de la fréquentation VTC dans la métropole phocéenne.
Le Figaro Marseille
Ils ne sont pas passés inaperçus ce lundi matin. Des dizaines de chauffeurs VTC ont organisé une véritable opération « escargot » ralentissement temporaire de la circulation à partir de 7 heures du matin à la gare Saint-Charles et jusqu’en fin de matinée devant l’hôtel de ville et le Vieux-Port de Marseille.
Ces pilotes « en colère » et rassemblés à l’initiative du Syndicat des Chauffeurs Marseillais VTC (UCVM) ont profité de cette mobilisation pour protester contre les nouvelles conditions de travail récemment imposées par plusieurs plateformes de connexion réputées comme Uber ou Bolt. Parmi eux, le durcissement des conditions de réservation d’un voyage « vert ». Contrairement à leurs confrères parisiens, les chauffeurs VTC marseillais n’ont plus le droit d’effectuer des déplacements à « mobilité verte durable » s’ils ne disposent pas d’un véhicule à moteur électrique.
« A partir du 1er juin, seuls les véhicules 100 % électriques seront éligibles au « Green ». Cela nous a été imposé unilatéralement, puisque nous avons été prévenus par email quelques jours avant la date limite. »décrit dans Figaro Houari Benali, président du Syndicat des chauffeurs VTC de Marseille. « On ne peut pas décider du jour au lendemain de changer de véhicule. Nous ne comprenons pas ce chantage et demandons un délai, d’autant que les conducteurs parisiens ne sont pas concernés à condition d’utiliser une voiture à motorisation hybride de moins de deux ans.souligne-t-il, évoquant un déficit atteignant « la moitié du chiffre d’affaires » Conducteurs.
Une demande d’utilisation des couloirs de bus
Ce déficit se fait d’autant plus sentir que Marseille et ses environs attirent de plus en plus de conducteurs venus de toute la France. Selon l’UCVM, 5 000 nouveaux chauffeurs pourraient rejoindre la flotte de chauffeurs travaillant via une application de connexion d’ici la fin de l’année dans la région marseillaise. Toujours selon l’association, la ville de Marseille comptait déjà à elle seule près de 4 700 chauffeurs début 2024, dont 1 800 comme activité principale.
« La population VTC augmente, les chauffeurs viennent de Bordeaux, Toulouse et même Lille et souvent sur leurs vacances pour faire quelques courses l’été »poursuit Houari Benali. « Nous demandons aux plateformes de réguler le marché à Marseille, l’activité y étant saisonnière. Si nous ne travaillons pas l’été, nous mourrons l’hiver. »se lamente-t-il, plaidant pour un « sectorisation » des chauffeurs partout en France « Chaque chauffeur doit travailler dans sa région »il ajoute.
Reçus par les représentants de la mairie de Marseille ce lundi en fin de matinée, les chauffeurs VTC en colère en ont également profité pour demander un « autorisation exceptionnelle » leur permettant d’accéder aux couloirs de bus pendant les Jeux Olympiques de Marseille. « La demande sera forte durant ces deux semaines et la circulation sur le Vieux-Port sera sclérosée. Nous organiserons une consultation avec les chauffeurs de taxi pour que cela se passe de la meilleure façon possible »répond Sami Benfers, conseiller municipal de la ville de Marseille chargé des taxis et de l’économie sociale et solidaire.
Les manifestants ont finalement profité de leur mobilisation pour protester contre la mise en place de la nouvelle navette « sur demande » par la métropole via la Régie métropolitaine des transports (RTM). Cette ligne nocturne, qui offre chaque soir la possibilité à de nombreux habitants du 7e arrondissement de la ville de rentrer chez eux depuis le Vieux-Port, avait déjà provoqué un tollé auprès des chauffeurs de taxi. Les entraîneurs ont ensuite été accusés de « rivaliser » leur activité. Malgré ces protestations, la ligne continue de fonctionner aujourd’hui.