A Mandelieu-la-Napoule, l’histoire se répète
Deux recours ont été déposés contre un arrêté de cette commune azuréenne qui interdit la baignade sur ses plages en « tenue habillée ».
Le Figaro de Nice
Le décret d’été interdisant la « tenues habillées » OMS « contraire à l’ordre public » L’interdiction de porter du burkini sur les plages de Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes), est à nouveau contestée devant la justice. Deux recours tardifs ont été déposés lundi par la Ligue des droits de l’Homme et une habitante d’une commune voisine contre cette réglementation qui vise, sans le nommer, le burkini, un maillot de bain controversé porté par les femmes musulmanes. Mardi, le tribunal administratif de Nice a rejeté ces recours mais le bras de fer devrait, comme l’an dernier, se poursuivre devant le Conseil d’Etat, qui avait fini par suspendre l’interdiction sur ce littoral azuréen.
L’histoire se répète donc dans cette ville populaire de l’ouest du département maralpin, qui avait été en 2012 la première commune à interdire explicitement le burkini sur ses plages. Jusqu’à l’été dernier, la commune de Sébastien Leroy (Les Républicains) avait pu renouveler l’arrêté. En juillet 2023, la Ligue des droits de l’homme avait déjà déposé un recours en référé, mais le tribunal administratif de Nice avait également donné raison à la commune. L’association avait alors saisi le Conseil d’Etat, dont la décision lui était cette fois favorable. « Une telle interdiction doit être justifiée par un risque actuel et avéré pour l’ordre public »a souligné l’institution, qui n’en avait détecté aucune.
Deux altercations remontant à 2012 et 2016, « dans un contexte de menace terroriste »le Conseil d’Etat l’avait précisé, mais depuis, aucun incident récent n’avait été constaté sur les plages mandolociennes. « La municipalité n’a fourni aucune preuve démontrant que de tels vêtements présenteraient un risque pour l’hygiène ou la sécurité. »Il avait également suspendu en 2016 les deux arrêtés « anti-burkini » de Nice et Villeneuve-Loubet.
Circonstances
Cependant, à Mandelieu-la-Napoule, un nouvel arrêté a été pris le 8 juillet, sans mentionner le burkini en tant que tel. La réglementation, légèrement modifiée, concerne les personnes dont la tenue vestimentaire « ne respecte pas les règles d’hygiène et de sécurité », « est susceptible de gêner ses mouvements lors de la nage et de compliquer les opérations de sauvetage » et enfin, « est susceptible de provoquer tout autre trouble à l’ordre public »Pour justifier cette mesure, la municipalité invoque plusieurs circonstances qui « nécessitent plus que jamais une vigilance accrue ».
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L’arrêté, qui court jusqu’au 31 août, était jusqu’ici passé quelque peu inaperçu. Plusieurs verbalisations, relayées sur les réseaux sociaux, auraient poussé une femme de la Côte d’Azur à entamer cette démarche judiciaire, tout comme l’a fait la Ligue des droits de l’Homme. La municipalité confirme plusieurs rappels à l’ordre cet été et quelques amendes depuis juillet, comme le permet l’arrêté.
« L’illégalité est évidente et elle entraîne des coûts inutiles pour la municipalité lorsqu’elle sait qu’elle finira par être censurée. »défend son client M.et Rafik Chekkat, qui le voit « un cas de discrimination car seules les femmes musulmanes sont ciblées. » Mais avec le temps des procédures, la commande devrait prendre fin puisqu’elle ne concerne que les deux mois les plus chargés de la saison estivale.