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à Majdel Selm, village chiite dévasté, résilience faute de « victoire »

Les deux minarets de la mosquée Majdel Selm pointent toujours, miraculeusement, vers le ciel. Les nefs comme les bâtiments environnants ont été, au mieux, éventrés, voire aplatis par les obus israéliens. Au pied de l’édifice religieux, un groupe d’hommes, dont le style vestimentaire ne laisse guère de doute quant à leur appartenance au Hezbollah, observe le défilé incessant de voitures qui empruntent la rue principale de la ville chiite, jeudi 28 novembre, soulevant des nuages ​​​​blancs. poussière. Des hommes descendent de leur véhicule pour les serrer chaleureusement dans leurs bras, heureux de les compter parmi les vivants.

Un drapeau du Hezbollah agité alors que les personnes déplacées rentrent à Majdel Selm, le 28 novembre 2024.

Grâce au cessez-le-feu déclaré la veille entre Israël et le Liban, les 15 000 habitants de ce bastion du Parti de Dieu, situé à 5 kilomètres de la ligne de démarcation, ont regagné une ville que la guerre avait rendue méconnaissable. . Les combattants de Majdel Selm avaient déjà rejoint le front ouvert par le Hezbollah contre Israël, en soutien au Hamas dans la bande de Gaza, en octobre 2023, lorsque les bombardements ont commencé à pleuvoir sur la ville un an plus tard, lors du lancement d’une vaste opération militaire par Israël.

« Le Majdel Selm a été détruit à 90 % en l’espace de deux mois. C’est une pure vengeance. Parce que nous avons beaucoup donné à la résistance. Parce que Sayyid Hassan Nasrallah (l’ancien chef du Hezbollah, tué par Israël, le 27 septembre) on parlait souvent du Majdel Selm »» raconte Mohammed Alaa Eddin, le neveu d’un conseiller municipal local, posté sur la place. Vêtu d’un t-shirt, d’un treillis noir et d’une paire de bottes militaires, l’homme de 33 ans dirige les habitants. Il confirme le nombre de victimes : 65 combattants et 14 civils sont morts en « martyrs ».

La victoire du Hezbollah est néanmoins définitive à ses yeux. « Les Israéliens n’ont pas réussi à prendre pied dans la ville. Ils se sont arrêtés sur la colline d’en face, à Tallousseh. »dit le jeune homme. « La résistance a été confrontée à des pilotes israéliens, américains et même émiratis. renchérit Abdelatif Hamza, un joaillier de 66 ans, convaincu de la véracité de cette rumeur. Nous retournons chez nous, sur nos terres : c’est donc une victoire ! »

Vue générale du Majdel Selm, sud du Liban, 28 novembre 2024. Vue générale du Majdel Selm, sud du Liban, 28 novembre 2024.

« Un parti politique simple »

Le Parti de Dieu cultive l’image de la résilience en l’absence de « victoire » plus frappant, comme lors de la guerre précédente de 2006. Cette fois, Israël a clairement démontré sa supériorité militaire et mis à mal le mythe d’un Hezbollah surpuissant, capable d’imposer un équilibre de dissuasion avec l’aide de son parrain iranien. L’armée israélienne estime avoir tué entre 2 500 et 3 500 combattants du Hezbollah et 14 de ses dirigeants, dont Hassan Nasrallah. Les services de renseignement israéliens ont pénétré au cœur de « l’axe de la résistance », en ont débusqué ses cadres et ses commandants. L’aviation de l’État hébreu a semé une désolation sans précédent dans les fiefs du parti chiite, le mettant à genoux et mettant à l’épreuve ses relations avec la base.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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