Le débat a commencé à 19 heures, lundi 29 avril, et dès la sixième minute, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a subi ses premiers coups. Anders Vistisen, candidat d’extrême droite, a appelé à « suppression de 10.000 bureaucrates à Bruxelles », « à commencer par vous »a-t-il dit à l’Allemande qui souhaite, à l’issue des élections européennes de juin, conserver son poste.
Sur scène au Theater aan het Vrijthof à Maastricht, sept autres prétendants au poste – tous « Spitzenkandidaten » – comme on les appelle dans le jargon européen – étaient déterminées à démontrer qu’il valait mieux qu’elle abandonne son tablier. Parce que ce système de « Spitzenkandidaten » (« candidats principaux » en allemand) prévoit que le poste de président de la Commission européenne sera confié à la tête de liste du parti européen arrivé en tête aux élections.
Elections européennes : le Parti populaire européen, à droite derrière Ursula von der Leyen
Ainsi, lors de ce moment fort de la campagne pour les élections européennes (qui se tiendront du 6 au 9 juin sur tout le Vieux Continent), les attaques contre Ursula von der Leyen sont venues de tous bords – et pas seulement des partis radicaux. Ainsi, Bas Eickhout, qui mène aux urnes le Parti Vert européen, a critiqué la présidente de la Commission, qui porte les couleurs du Parti populaire européen (PPE), pour sa faiblesse en matière de politique environnementale.
Juste dans ses bottes
Il lui en veut d’avoir accepté la réouverture des règles de la politique agricole commune (PAC), en abaissant les exigences. « vert » de ces derniers pour calmer la colère des agriculteurs. « Ce que nous avons fait, c’est rechercher une solution durable pour l’avenir de l’agriculture », s’est défendue Ursula von der Leyen. Pas de quoi convaincre l’eurodéputé néerlandais, qui est remonté au front pour critiquer la décision « de l’UVDL » de retirer de la table des négociations le règlement sur l’utilisation des pesticides, qui visait à réduire de moitié l’utilisation et les risques liés à ces produits d’ici 2030. Le principal intéressé accuse Bas Eickhout d’avoir cherché à « polariser » la discussion.
Le socialiste Nicolas Schmit, qui occupe le poste de commissaire à l’emploi depuis 2019, sous l’égide d’Ursula von der Leyen, n’a pas non plus été tendre avec ses « chef ». Lorsque ce dernier a ouvert la porte à un rapprochement entre son groupe PPE et celui des Conservateurs et Réformistes européens (le groupe « CRE », auquel est par exemple affilié le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni), le Luxembourgeois a fustigé une position » impair « et a souligné «arrangements politiques» au détriment de « droits et valeurs ».
Commission européenne : Ursula von der Leyen candidate à un second mandat
Debout dans ses bottes, Ursula von der Leyen est restée souriante tout au long des 90 minutes de débat. Interrogée sur la manière dont elle a négocié les contrats de vaccins pendant la pandémie de Covid-19 (notamment via SMS avec le PDG de Pfizer…), Ursula von der Leyen est allée jusqu’à invoquer le « transparence » de ses décisions. Ni sur l’environnement, ni sur la défense ou la migration, elle n’a dit quoi que ce soit qui puisse déplaire aux États membres. Et cela compte : ce sont les 27 dirigeants de l’Union qui désigneront (avec l’accord du Parlement) le prochain locataire du Berlaymont à Bruxelles, siège de la Commission européenne.