Après une première année de tests limitée à une dizaine d’établissements, la majorité écologiste de la ville de Lyon a annoncé que les couches compostables seraient désormais utilisées dans 26 établissements.
Le Figaro Lyonnais
Les couches sont désormais plus efficaces et les opérations mieux intégrées par les professionnels et les parents. Après une première année de tests dans une dizaine d’établissements, l’exécutif écolo à la tête de la ville de Lyon s’est félicité mardi des résultats de son expérimentation de couches compostables dans les crèches municipales. A tel point que le maire, Grégory Doucet (EELV), et son adjoint à la petite enfance, Steven Vasselin, ont annoncé l’élargissement du dispositif.
« A la rentrée 2024, fortes du succès du projet, la Ville et la Métropole de Lyon généraliseront le projet avec un déploiement du périmètre d’utilisation des couches compostables aux crèches municipales du 2et3et6et et 8et districts, pour un total de 26 crèches et 1005 lits»indique la municipalité. Près de la moitié des établissements gérés directement par la ville (hors crèches associatives) feront donc partie du projet. De quoi alléger la charge des camions poubelles lyonnais puisque les couches de nos enfants représentent 10 % de nos déchets. Chaque enfant en utilise une tonne durant les premières années de sa vie.
« Compost propre »
Le partenariat avec l’entreprise bordelaise Mundao et sa couche « popotine » fabriquée en France à partir de matière 100% recyclable est donc maintenu. « C’est un produit plus sain, sans plastique ni produits chimiques, alors que les couches sont généralement pleines de perturbateurs endocriniens », Steven Vasselin a confié à Figaro au printemps. Depuis que les premiers mètres cubes de compost humain ont été produits. « compost propre »assure l’entreprise partenaire, Les Alchimistes, qui réceptionne les couches sur sa plateforme de Vénissieux, après la collecte par vélo cargo. Là, un gros broyeur écrase les couches qui sont ensuite mélangées à un compost alimentaire plus humide mêlé à des copeaux de bois.
Les retours d’expérience des professionnels de la petite enfance ont permis de corriger les problèmes liés à la matière entièrement végétale. Principalement au niveau des bandes velcro qui permettent d’attacher les couches. Trop peu extensibles, elles se cassaient parfois, provoquant des fuites. Aujourd’hui, « 70% des professionnels affirment que l’utilisation de couches compostables a eu un effet positif sur la perception de leur métier (sens, intérêt, contribution écologique) »assure la ville sur la base d’une étude réalisée par un organisme indépendant. « Le changement des habitudes professionnelles et l’appropriation de nouvelles pratiques se sont faits facilementelle ajoute. L’utilisation de couches n’impacte pas les pratiques quotidiennes des professionnels..
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Concrètement, ils doivent utiliser deux poubelles, celle dédiée aux couches n’acceptant que les matières compostables (le coton est exclu, par exemple). La plupart des parents approuvent également. On leur demande de contribuer au retour de la couche du soir. Les trois quarts sont favorables à la mise en place d’un point de collecte et souhaiteraient trouver des couches compostables en magasin, ce qui n’est pas encore le cas. La première phase de test a nécessité un investissement de 100 000 euros de la part de la métropole pour la collecte et autant de la part de la ville pour l’achat des couches.