Divertissement

A Lyon, des réseaux de froid pour faire face aux canicules

La station frigorifique du quartier d'affaires de Gerland à Lyon est en activité depuis 2022.

C’est sous la dalle que ça se passe, à treize mètres de profondeur. Il faut ouvrir une trappe d’accès puis descendre quelques marches pour découvrir le réseau de froid collectif qui refroidit les bureaux et le centre commercial du quartier d’affaires de la Part-Dieu à Lyon.

Voir aussi : La vie urbaine mise à l’épreuve par la chaleur extrême

Une option encore peu répandue par rapport aux climatiseurs classiques, et moins consommatrice d’électricité. Schématiquement, cette solution consiste à capter une source de fraîcheur naturelle (rivière, lac, mer, sous-sol, etc.), pour transporter le froid par tuyau jusqu’à une station, qui prend le relais pour le distribuer dans les étages des bâtiments.

«De l’extérieur, rien ne sort»« C’est un sous-sol qui est exploité par la société dans le cadre d’une délégation de service public », observe Gérald Campbell-Robertson, PDG d’ELM, en scrutant la friche appartenant à la métropole. Comme le rappellent les logos sur les casques de sécurité, il fait partie intégrante de l’entreprise Dalkia, elle-même filiale de l’électricien EDF.

De part et d’autre du terrain, les archives départementales du Rhône font face au siège régional d’Orange. Le réseau s’étend sur 1,5 million de mètres carrés de bâtiments connectés. « En été, les pics de consommation se situent généralement entre midi et 14 heures »déclare M. Campbell-Robertson.. Cependant, ajoute-t-il, ce type d’installation peut continuer à être utilisé « toute l’année, par exemple pour les centres de données ou les blocs opératoires des hôpitaux. »

Effets secondaires

Contrairement aux climatiseurs traditionnels, qui obligent chaque bâtiment à s’appuyer sur sa propre « unité froide », le réseau permet une production centralisée. Deux centrales l’alimentent : ici même, l’usine Mouton-Duvernet (depuis 2019), à 1 600 mètres carrés sous terre, et, un peu plus loin, l’usine Lafayette (depuis 1971), rappelant que cette solution n’est pas nouvelle. Un autre réseau, celui du quartier Gerland, est également en exploitation depuis 2022. Il fonctionne de manière séparée, « parce que le froid n’est pas très transportable »rappelle le directeur général d’ELM. D’où l’importance d’une certaine densité de bâtiments à forte consommation.

La production de froid mutualisée permet d’éviter les effets indésirables des climatiseurs autonomes, qui rejettent de la chaleur dans l’air. Le raccordement peut également libérer de l’espace dans les bâtiments concernés : cette opération ne concerne qu’un seul point de livraison, un poste électrique. Aux étages, différents émetteurs de froid sont possibles, via des systèmes de ventilation ou… via le revêtement de sol.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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